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"Gibiers et nuisibles, souvenirs d’un garde chasse"

14 mars 2007 at 8 h 27 min

Autre classique de la littérature cynégétique: « Gibier et nuisibles, souvenirs d’un garde chasse » d’ Eugene Goussard .Ancien garde chasse, ce dernier raconte ici tous ses souvenirs, anecdotes.

gibiers et nuisibles

Le livre est divisé clairement en trois partie: La première est consacrée à l’énumération des espèces nuisibles et aux moyens de s’en débarrasser efficacement. Dans la seconde Partie, ce dernier aborde le thème du gibier, ses souvenirs de chasse, et beaucoup de conseils sur son élevage. La troisième et dernière partie intitulée « les à côtés de la chasse » est consacrée aux auxiliaires (furets, chiens, etc), mais aussi à plusieurs aspects pratiques du métier de garde chasse. Le livre est encore une fois richement illustré par Boris Riab (1898-1975), un des plus célèbres peintres cynégétique du XXeme siècle.

Un sous chapitre (P136 à 138) est consacré à la caille.
Après avoir évoqué ses souvenirs de chasse (plus d’une centaine ce caille prélevées en une journée à deux fusils, vers 1906 en Sologne), ce dernier nous parle de son élevage (ramassage d’oeufs de cailles sauvages, qui sont ensuite élevées en parquet). Eugene goussard assure que cet élevage (aujourd’hui formellement interdit en France) est facile et donne de bons résultats, et parle de la prédilection de la caille pour les larves d’insecte. Il note que ces dernières s’apprivoisent avec facilité. Il conclut sur le fait que l’apparition des cultures modernes à diminué le nombre de cailles.
A noter la très jolie gravure, ci dessous agrandie, d’un groupe de cailles se faufilant dans les herbes réalisées par Riab, un des seuls artistes contemporains (à ma connaissance) à avoir représenté ces oiseaux de façon régulière dans son oeuvre .

Riab, groupe de cailles

Le texte intégral de Eugene goussard (pages 136 à 138) est ci-dessous disponible sous forme de fichier word:

Eugene Goussard, Gibier et nuisibles

Les cailles aux États-Unis

13 mars 2007 at 11 h 20 min

Disons le immédiatement, il n’y a pas de cailles des blés aux États-Unis…  L’aire de répartition de ce petit gallinacé ne s’étend pas au-delà de l’Europe, d’une partie de l’Afrique et de l’Asie – et c’est déjà pas mal, me direz-vous-.

De quoi vais-je vous parler alors ? D’un article datant de 1928, extrait du Bulletin technique du département Américain d’Agriculture, et intitulé « Les oiseaux sauvages introduits ou transplantés en Amérique du Nord « (1).  Autre temps, autres mœurs, ou les colons américains essayaient de réintroduire dans leur nouveau pays les espèces qui leur étaient jadis familières en Europe. L’auteur répertorie sur une soixantaine de pages, les essais d’introduction, plus ou moins fructueux, d’oiseaux en provenance du monde entier en Amérique du Nord (Entre la fin du 18eme siècle et le début du 20eme siècle). Plus d’une centaine d’espèces sont mentionnées : moineau domestique, Bouvreuil, Alouette des champs, Chardonneret élégant, Étourneau, Tarin des aulnes, Lagopède alpin,  Pintade, râle des genêts, grouse,  Perdrix grise et rouge, faisans, et même le grand tétras…

En ce qui concerne la caille des blés, la chasse semble avoir été la principale motivation de ces importations.  Selon l’article, de nombreux chasseurs américains étaient extrêmement enthousiastes à l’idée de pouvoir chasser des cailles aux États-Unis, et il semble qu’il y ait eu un vrai engouement pour cet oiseau. Horace P. Toby fut à l’origine en 1875 de la première importation de cailles, en provenance de la région de Messine en Italie. 2 cages contenant 250 cailles furent acheminées par bateau jusqu’au États-Unis.  189 oiseaux survécurent à leur traversée sur le « Neptune » et arrivèrent en excellente condition, puis furent relâchés près de la ville d’Ayer dans l’état du Massachusetts.

A partir de cette date, de nombreuses tentatives d’introduction eurent lieu au Québec, en Ontario,  dans le Maine, le New Hampshire, le Vermont, le Massachusetts, l’état de New York, le New Jersey, la Pennsylvanie, la Virginie, et l’Ohio, et cela malgré le coût extrêmement élevé pour l’époque de ces importations par bateau – près de 3 dollars par oiseau-. Certaines d’entre elles furent menées à grande échelle puisque jusqu’à 5000 Oiseaux furent lâchés simultanément dans 16 localités différentes.

Peu après que les oiseaux eurent été relâchés, Il y eu de nombreux témoignages encourageants concernant la présence de couvées durant la première saison, et certains individus demeuraient à proximité de leur point de lâcher jusqu’au mois de Novembre ou de Décembre. On constata cependant, qu’une fois le moment de la migration passé, aucun oiseau ne revenait. Une caille fut capturée au sud de la Géorgie, et une autre en Caroline du Nord. Des oiseaux se posèrent en Novembre 1877 sur un bateau qui faisait route à plusieurs centaines de miles au sud-est du cap Hatteras (2), et il devint évident que les cailles qui avaient été relâchées, ainsi que leurs petits, migraient d’abord en direction du sud-est, puis périssaient en mer dans un impossible voyage retour vers l’Afrique.

Cela mis un terme aux espoirs des chasseurs américains, et à partir de 1881, plus aucun oiseau ne fut importé.

(1) « Wild Birds introduced or transplanted in north america », P.38 à 39 ; John C. Philips, 1928, Technical Bulletin No 61, april 1928, United states département of agriculture, Washington D.C.

(2) Le cap Hatteras est une bande de sable située au Large de la Caroline du Nord, sur la côte Est des États-Unis.

"The Atlas of quails", David Alberton

13 mars 2007 at 9 h 00 min

Voici un ouvrage superbe de David Alberton à recommander à tous les amateurs de cet oiseau…

couverture, the atlas of quails

Ce livre, assez unique en son genre, est consacré avant tout à l’élevage des différentes espèces de cailles qui existent dans le monde.
Cet ouvrage est remarquable par sa grande taille (32x35cm), et les superbes illustrations de Anne Hopkinson. Petit exploit: les oiseaux sont représentés à leur taille réelle (ce qui permet de mieux comprendre la taille de l’ouvrage!). 44 espèces différentes y sont représentées, dont certaines malheureusement disparues (comme la caille de Nouvelle Zélande).
On regrettera simplement que cet ouvrage n’ait pas fait l’objet d’une traduction française (Il est disponible uniquement en anglais…), et les commentaires un peu trop succincts concernant la biologie des différentes espèces.

gravure couple caille des blés, atlas

Illustration de Anne Hopkinson représentant une caille des blés (European Migratory Quail en anglais).

Jean Jacques Brochier, "Anthologie du petit gibier"

12 mars 2007 at 9 h 16 min

J’ai écrit en introduction de cette rubrique, que les livres récents abordant le sujet de la chasse à la caille étaient peu nombreux, et que pour cette raison je me référerais fréquemment à d’anciens ouvrages du 19eme siècle.
Voici pourtant l’exception qui confirme la règle.
Jean-Jacques Brochier (1937,Lyon- décédé le 29 octobre 2004 à Paris) est un journaliste et écrivain français. Ce dernier a été le Rédacteur en chef du Magazine littéraire de 1968 à 2004.
Chasseur passionné, ce dernier est également l’auteur de plusieurs ouvrages cynégétiques. Il à également publié en 1995 une très intéressante « Anthologie du petit gibier ».

anthologie du petit gibier, jean jacques brochier

Plusieurs espèces de ce gibier qu’on dit « de poche » sont abordées: alouettes, merles, grives, tourterelles…
Un chapitre complet est consacré à la caille(pages 65 à 83). L’auteur y présente quelques uns des textes les plus marquants concernant l’oiseau (Oberthur, Toussenel, Diguet…), ainsi que d’anciennes recettes de cuisine expliquant comment on doit l’accommoder. Le tout est magnifiquement illustré par de nombreuses gravures anciennes. Une vraie réussite…

Gravures, dessins et lithographies

11 mars 2007 at 19 h 00 min

J’aime depuis toujours les gravures et les livres anciens. L’idée de rassembler un maximum de représentations sur le thème de la caille et de sa chasse est venue progressivement. Un défi pas évident à relever, sachant leur relative rareté (hormi celles, parfois très belles d’ailleurs, réalisées par des naturalistes).
C’est là qu’ont commencé mes recherches… J’ai rassemblé ci dessous le résultat (loin d’être définifif).
Toutes les contributions sont les bienvenues: n’hésitez pas à me faire parvenir par email des photos de gravures, lithographies, dessins, sur ce thème.

gravure la caille, r guinot, chasse petit gibier

La migration et ses dangers

11 mars 2007 at 16 h 10 min

Il n’était pas possible de parler de la caille des blés, sans aborder de façon spécifique le sujet de sa migration. Cette dernière reste en effet auréolée de son mystère, tout comme celle de la bécasse ou la palombe.
On trouvera bien sûr dans cette rubrique des données concernant son déroulement, d’après l’état actuel des connaissances scientifiques sur le sujet.

J’ai également voulu aborder le sujet des dangers liés à cette migration. De nombreux oiseaux meurent en effet au cours de la traversée. Noyade dans la mer, prédateurs, phares… : les dangers sont nombreux.
Comme ont peut le deviner, le principal danger reste toutefois l’homme lui même. Il y a la chasse bien sûr, mais il apparaît vite que cette dernière, assez réglementée en Europe, ne constitue qu’une infime partie de la mortalité des oiseaux.
Toute une série de textes et de gravures que j’ai essayé de rassembler ici, montrent l’ampleur, quasi industrielle parfois, des prélèvements effectués sur cette espèce lors des dernières décennies, ainsi que les moyens utilisés pour la capture des oiseaux.

caille, F.Berille

Cochon d’arrêt

11 mars 2007 at 16 h 07 min

En parcourant internet, je suis tombé sur cette très belle et étonnante gravure anglaise du 19eme siècle intitulée « A pig pointer ». L’image représente une truie agenouillée à l’arrêt devant un groupe de petits oiseaux (vraisemblablement des cailles), tandis qu’un pointer patronne à ses côtés. Cette gravure retrace une anecdote qui serait arrivée à Mr Richard Toomer, garde chasse à New forest (Hampshire).
Ce dernier serait en effet parvenu à dresser une truie à arrêter le gibier.

cochon d'arret

Gravure sur acier par Archer d’après un dessin de Bateman, vers 1840, 10 x 14 cm

Dans un ouvrage anglais (Anecdotes of Animals, Illustrated Edition par Percy J. Billinghurst, Dodo press, 2008), j’ai retrouvé la trace de notre cochon d’arrêt. Afin que le récit soit compréhensible, j’en ai réalisé une rapide et approximative traduction en français:
« Une jeune truie, plutôt grande et mince, se rendait souvent sur une propriété voisine ou un garde chasse élevait et dressait des chiots pointer. Elle mangeait et jouait fréquemment avec eux. Cela avait amené ce garde-chasse à penser, que puisqu’il avait dressé beaucoup de chiens aussi obstinés que des cochons, il pourrait peut être parvenir à en dresser un.
L’animal suivait les chiots à distance de la maison, et le garde chasse l’encourageait à s’éloigner encore plus en lui donnant de la farine d’orge, qu’il gardait dans l’une de ses poches. L’autre poche étaient remplie de pierres, qu’il jetait à la truie quand elle se conduisait mal.
Cette truie avait un caractère docile et et il commença à lui apprendre tout ce qu’il souhaitait grâce à un système de récompense et de punition. On les voyait fréquemment d’ensemble, et la truie explorait le terrain aussi régulièrement que ses pointers, arrêtant le gibier debout (elle avait un excellent nez) et travaillait aussi bien avec les autres chiens qu’un véritable pointer ne l’aurait fait. Quand elle arrivait sur l’émanation du gibier, elle ralentissait son trot, et redressait progressivement ses oreilles et sa queue, puis lorsqu’elle était enfin sure d’elle, elle s’agenouillait. Son arrêt était si ferme, qu’il lui arrivait fréquemment de rester ainsi cinq minutes, voire davantage. Dès que le gibier s’était envolé, elle revenait aussitôt vers son maître, et grognait très fort afin de réclamer sa récompense, si toutefois le garde chasse ne lui avait pas immédiatement donné sa farine d’orge. »

Faut il vraiment s’étonner de cela? Les porcs sont depuis très longtemps réputés pour leur excellent odorat, et étaient fréquemment utilisés pour la recherche des truffes.
J’ai découvert plusieurs cartes postales montrant des cochons truffiers intitulées « L’arrêt » (en voici une représentée ci-dessous), et qui semblent montrer que cette aptitude, à défaut d’être naturelle, n’est pas rare, ou peut être suscitée par le biais du dressage.

cochon en arret

Paolo Porpora, "Nature morte avec des cailles, un hibou et une échasse blanche"

11 mars 2007 at 16 h 05 min

Voici une magnifique et énigmatique peinture italienne, datant de 1656, et réalisée par Paolo Porpora (1617-1673). Cette dernière est intitulée « Nature morte avec des cailles, un hibou et une échasse blanche ». Ce tableau à été interprété comme étant une vanité: les papillons, les roses, les trois cailles, le crapaud, le hibou petit duc et l’échasse blanche symboliseraient la vie, l’amour, le pêché, la mort, et le salut.
La présence des cailles est sans doute une allégorie des plaisirs de la vie, et de l’amour. La caille est en effet un symbole d’ardeur amoureuse, de lascivité. Le fait que les oiseaux soient placés directement à côté des roses, elles aussi symbole d’amour, n’est probablement pas le fruit du hasard.
Cette oeuvre est exposée au musée du Louvre.

peinture italienne  vers 1656, Nature morte avec des cailles, un hibou et une échasse blanche, musée

Alexandre François Desportes

11 mars 2007 at 16 h 02 min

Alexandre François Desportes (Champigneulet 1661- Paris 1743) est un peintre français. Ce dernier est considéré comme un des fondateurs de la peinture animalière en France.

Alexandre françois desportes, portrait artiste

Peintre reconnu de son vivant, ce dernier à réalisé de nombreux tableaux sur le thème de la chasse pour Louis XIV, puis Louis XV. Ces derniers ont longtemps été exposés dans les demeures royales.
Alexandre François Desportes à laissé de nombreuses oeuvres qui sont aujourd’hui visibles dans plusieurs musées français (musée de la chasse, musée du Louvre, musée de Gien…).
Des représentations de cailles existent dans certaines de ses natures mortes, dont voici quelques beaux exemples:

Chien gardant du gibier auprès d'un buisson de roses

« Chien gardant du gibier auprès d’un buisson de roses » (1724)

nature morte avec un lièvre et des fruits

« Nature morte avec un lièvre et des fruits » (1711)

Un lievre, un fusil, des perdrix et autres oiseaux , placés en bas d'un rosier

« Un lievre, un fusil, des perdrix et autres oiseaux, placés en bas d’un rosier » (1720)

On peut observer de grandes similitudes dans la composition de ces deux tableaux (ci-dessus et ci-dessous). La disposition des pièces de gibier, le décor, est quasi identique.

Gibiers, fleurs, Fruits et un chien

« Gibier, fleurs, fruits et un chien » (1712)

détail tableau françois desportes

Détail au bas du tableau « Gibier, Fleur, fruit et un chien »

On peut remarquer le sens du détail de l’artiste et la finesse de ses représentations.

"Les chiens, le gibier et ses ennemis", éditions manufrance

11 mars 2007 at 16 h 01 min

« Les chiens, le gibier et ses ennemis » est un ouvrage qui a été publié par les éditions Manufrance en mai 1907 (Il n’a jamais fait l’objet de nouvelle publication).

Les chiens, le gibier et ses ennemis

Ce livre se veut comme une encyclopédie illustrée de la Chasse, et est richement illustré de gravures de P. Mahler. Elles sont accompagnées d’un commentaire d’une page sur l’espèce concernée, ou la race, rédigé sur papier transparent. Ce sont des pièces rares que les collectionneurs s’arrachent, en partie à cause des fameuses gravures. Certains ouvrages sont en effet démantelés et revendus par planche pour encadrement…

P. Malher réalise P.45 une magnifique gravure de caille des blés, ci-dessous reproduite, accompagnée de la planche de commentaire suivante:

Gravure caille, Manufrance

 Texte commentaire gibier manufrance