Estampes japonaises

11 mars 2007 at 15 h 56 min

La caille occupe une place importante dans la symbolique japonaise. En plus de sa vigueur sexuelle, ce petit oiseau est également symbole de courage, mais aussi de printemps et de renouveau. Les représentations de cailles sous forme d’estampes sont assez fréquentes.
Il ne s’agit pas toutefois de caille des blés, mais d’une espèce très voisine: la caille japonaise, également migratrice.
Voici quelques beaux exemples d’estampes japonaises sur ce thème:

estampe japonaise couple de cailles

Gravure sur bois par Utamaro (1750-1806), « cailles en été »

Cailles, estampe chinoise

Estampe chinoise anonyme réalisée vers 1900, sous forme d’étude

détail estampe étude cailles

Magnifique détail de l’une des cailles représentées, un mâle en train de chanter

caille en vol, art japonais

« Caille en vol » par Koson

Estampe japonaise de Keibun de 1892détail estampe

Estampe représentant une caille par MURAMATSU Keibun (1779-1843)

caille, art japonais

détail lithographie japonaise de Tosa Mitsuoki

Deux photos montrant le détail d’une lithographie de Tosa MitsuoKi représentant un couple de cailles

Caille dans les herbes d'automne, détail, koso

Détail d’une estampe japonaise, cailles dans les herbes d’automne, par Koso.

Estampe japonaise realisee en 1891 par Imao Keinen

Gravure sur bois réalisée en 1891 par Imao Keinen (1845-1924)

"Les Oiseaux", huile anonyme

11 mars 2007 at 15 h 56 min

Voici une très belle huile sur toile (1.41m X 0.96m) intitulée « Les Oiseaux », dont l’auteur est resté anonyme. Cette dernière est exposée au musée des beaux arts de Strasbourg.

les oiseaux, anonyme 1619

Elle semble être rattachée à l’école française du 17eme siècle et est datée de 1619. Pas moins de 70 espèces d’oiseaux, toutes parfaitement reconnaissables, y sont représentées.
Dans le coin en bas à gauche ont peut distinguer une caille représentée de façon très réaliste (un très joli mâle semble t’il).

les oiseaux 1619 detail

Jules Bertrand Gelibert

11 mars 2007 at 15 h 56 min

Jules Bertrand Gelibert (1834-1916) était un artiste peintre français. Passionné de chasse, ce dernier s’est progressivement spécialisé sur ce thème. Il réalisera plusieurs tableaux sur la vénerie, et notamment: « Hallali de cerf dans les mares de Belle Croix », ou « Hallali du chevreuil », qui furent tous deux présentès au salon des artistes français. Il sera lauréat dans plusieurs expositions universelles en France, mais aussi à l’étranger. Il fut également le fondateur du « Salon des peintres de chasse et de vénerie ».
On trouve dans son oeuvre quelques représentation de cailles sous forme de peintures, et même de sculptures:

chasse aux cailles

« Chasse aux cailles »

gelibert cailles

« Cailles » (huile sur toile)

braque en arrêt sur caille

« Braque en arrêt sur caille »

"Combat de cailles" par G. Rochegrosse

11 mars 2007 at 15 h 55 min

Voici une magnifique estampe (eau forte) datée de 1890 par Georges Rochegrosse (1859-1938), un célèbre illustrateur (ce dernier à collaboré avec de nombreux journaux, et illustré, entre autres, certains ouvrages de Maupassant et Flaubert). Cette estampe porte la mention « Salon de 1890 », ce qui semble indiquer que l’auteur l’est exposée à cette occasion.
Cette estampe intitulée « Combat de cailles » représente une scène censée se dérouler dans l’antiquité romaine (telle que l’on se la représente en tout cas au 19eme siècle). Un couple de riches romains, vêtus de toges, et leurs enfants observent le combat acharné que se livrent deux cailles mâles sur une table. Ces dernières ont été extraites de trois cages que l’on peut observer en bout de table. L’une d’entre elle à été tuée lors d’un précédent combat et gît sur le dos.
On peut remarquer que les deux oiseaux combattants sont représentés munis de ce qui semble être deux petits casques métalliques destinés à protéger leur tête. Une femme couronnée de fleurs observe debout la scène, l’air songeuse. Cette dernière tient à la main une plume. Il pourrait s’agir d’une muse, inspirée par le courage des deux oiseaux combattants.

combat de caille

Les combats de caille sont monnaie courante dans l’antiquité. Ces derniers ont été pratiqués en Grèce et à Rome. Ils donnent lieu à des paris parfois très élevés. Cette pratique à subsisté jusqu’au 19 siècle dans de nombreux pays (Italie, Chine, Inde…). Les oiseaux étaient spécialement entraînés, et certains d’entre eux pouvaient même devenir célèbres après quelques combats remportés, rendant leurs propriétaires riches.
Certains auteurs antiques recommandaient pour l’édification des enfants de montrer à ces derniers le spectacle des combats de caille, ces oiseaux étant réputés pour leur courage et leur âpreté au combat.

Chansons, dictons et textes divers

11 mars 2007 at 15 h 50 min

Voici encore quelques décennies la caille était un oiseau extraordinairement abondant sur l’ensemble du territoire français, et connu de l’ensemble de la population, ne serait ce qu’en raison de son chant lancinant. Selon J.Oberthur on entendait ce dernier au début du 20eme siècle jusque sur l’avenue des champs Elysées, en plein coeur de Paris! C’était aussi, bien évidemment, un oiseau très familier pour les paysans. Il est donc peu étonnant que ce dernier ait inspiré certaines traditions populaires.
J’ai rassemblé dans cette rubrique de nombreux textes se rapportant à la caille. On y trouve des dictons, chansons traditionnelles ou paillardes, poèmes, fables, extraits de nouvelles.

Miniature Caille

La migration de la caille des blés

11 mars 2007 at 15 h 45 min

La caille des blés est le plus petit représentant de l’ordre des Galliformes en Europe, et le seul qui soit migrateur. Les oiseaux qui fréquentent les pays d’Europe de l’ouest hivernent d’octobre à février en Afrique.
Un mystère a longtemps plané sur cette espèce… Comment ce petit oiseau, qui répugne à s’envoler lorsqu’il est dérangé (les vols n’excèdent pas 100 à 200 mètres) peut-il effectuer une migration sur des milliers de kilomètres, en survolant la mer, jusque dans le fin fond de l’Afrique?
Vers la mi février, les cailles entreprennent par étape leur migration retour à partir des différents sites d’hivernage africains (sahel) et rejoignent les hivernants des pays d’Afrique du nord, Espagne, Portugal. Les deux principaux points de passage vers l’Europe sont le détroit de Gibraltar vers l’Espagne, et le cap bon (Tunisie) en direction de l’Italie. Dès le mois de mars, les premières cailles franchissent les Pyrénées.
On sait aujourd’hui qu’elles pratiquent la technique du vol à voile, à l’instar des planeurs, et exploitent les courants aériens favorables. Les cailles, lorsqu’elles franchissent la mer méditerranée, rencontrent parfois des vents contraires qui les obligent à se poser sur des îlots (ou même parfois des bateaux). Cela explique que sur certaines îles ou îlots de la méditerranée, des vols de cailles se posent en masse… L’île de Délos, était également appelée « ortygia » (du grec ortyx- l’île des cailles-), pour cette raison. Les oiseaux sont tellement épuisés à leur arrivée qu’il est possible de les capturer à la main, ce qui a donné lieu, des siècles durant, à d’important prélèvements.

Le départ des cailles

Elles commencent à arriver en France à partir du mois d’avril et vont dans les champs de céréales encore verts. La première vague de migration est surtout composée de femelles en quête de site de nidification. Vient ensuite une vague surtout composée de mâle qui arrive dès le mois de mai-juin, suivis de jeunes jusqu’au mois de juillet. Les cailles commencent à nicher à partir de la mi-mai. Après l’accouplement, le mâle quitte la femelle et adopte un comportement erratique. Ce dernier vole vers de nouveaux territoires situés plus au nord à la recherche de nouvelles femelles avec lesquelles il pourra s’accoupler.
A partir de la mi-août, la migration retour vers l’Afrique débute. Avant leur départ les oiseaux accumulent d’importantes réserves de graisse qui vont leur permettre d’entreprendre leur voyage en sens inverse. La migration des cailles s’effectue de nuit, en petits groupes d’une quarantaine d’individus environ. André Chaigneau écrit: « En septembre, les cailles se rassemblent pour partir par vent d’est et clair de lune. Les vieux mâles prennent la tête des voliers et d’un cri aigu indiquent la route. »
Les oiseaux volent à une vitesse comprise entre 40 et 70 km/heure et à une altitude relativement basse (entre 400 et 700 mètres). Ils peuvent ainsi parcourir plus de 500 kilomètres en 8 heures. La date de départ peut varier selon les conditions météorologiques. Les mâles et les femelles adultes partent en premier, suivis quelques semaines plus tard des jeunes. La migration se poursuit au mois de septembre, jusqu’au début du mois d’octobre, en fonction des conditions climatiques.
Il est difficile de prédire à l’avance les passages de cailles, car ces derniers obéissent à des facteurs climatiques complexes. La présence, ou non, de brume, de pluie, mais aussi l’influence de la lune, sont autant de facteurs à ne pas négliger.
Raoul Raynal(1) écrit à ce sujet « La lune était pour nos aïeux un guide précieux. Ainsi, des observations faites par nos grands parents revêtent une certaine exactitude malgré leur ancienneté et ont permis d’établir qu’il ne se produisait pas de migration de cailles par temps brumeux, d’où l’adage:

« Jour de brume,
Point de plumes. »

Par contre, sur cent passages contrôlés (la plupart précédés la veille de pluies ou d’orages), cinquante trois se sont produits dans les trois jours avant la nouvelle lune, trente quatre dans les deux jours avant la nouvelle lune, les autres à des périodes variables. Aucune ne passe le jour même des syzygies (changement de lune). »

(1) Raoul Raynal, « Chasse de Toujours », éditions de l’orée, p.26

Chromographies

11 mars 2007 at 15 h 45 min

Certaines denrées alimentaires, souvent destinées aux enfants, sont quelquefois accompagnées de chromographies en couleur représentant des animaux. C’est le cas de certains chocolats, fromages, mais aussi parfois de marques de cigarettes.

caille, chocolat suchard

Voici une très jolie chromographie datant probablement des années 30 et représentant un groupe de cailles des blés. Cette dernière à été éditée par les célèbres chocolats Suchard.

chromographie caille, chocolat poulain

Autre chromographie, datant probablement des années 50/60, éditée cette fois ci par les chocolats poulain. Cette dernière offre la particularité d’être en léger relief.

chromographie allemande

Chromographie allemande de grand format (15,5 X 13 cm) éditée en 1932

chromographie Liebig

Voici une magnifique chromographie publicitaire de la marque Liebig (éditée en 1902). Elle représente une scène de chasse à la caille au moyens de filets. Ces derniers sont disposés aux abords d’un champ de blé. On voit d’ailleurs une caille se prendre dans le dispositif. L’un des deux chasseurs tient dans sa main un appeau à soufflet. A côté de ce dernier est disposé une caisse destinée à recueillir les oiseaux capturés. Sur cette chromographie figure également une représentation de caille, ainsi qu’en médaillon celle d’un œuf.

caccia alla quaglia

Chromographie publicitaire éditée par la marque Liebig en Italie. Elle représente une scène de chasse à la caille. Tandis que le chasseur tire l’oiseau en plein vol, on peut voir un pointer à l’arrêt.

chasse caille, chocolat suchard

Très jolie chromographie du début du 20eme siècle éditée par les chocolats suchard, et représentant une scène de chasse à la caille. Un chien (peut être un setter anglais) est figé à l’arrêt à l’orée d’un chaume, près d’une touffe de hautes herbes. Le chasseur à contourné le chien et se tient prêt à tirer, dans l’attente du départ de l’oiseau. En encadré, on peut également voir une jolie illustration représentant une caille blottie dans les herbes.

guerin boutron chasse caille

Voici une très jolie chromographie publicitaire éditée par les chocolats Guerin-Boutron représentant une scène de chasse à la caille. Deux chasseurs et leurs chiens d’arrêt sont en pleine action de chasse au milieu d’un chaume, avec probablement un porte-carnier qui marche derrière eux. L’un d’eux, sur le côté gauche, est déjà en train de tirer un oiseau que l’on devine au loin. Le chasseur situé au premier plan, de face, semble se diriger au devant de son chien à l’arrêt. A proximité, une caille est tapie dans l’herbe, et semble s’apprêter à voler devant lui.

chasse aux cailles

Voici une chromographie publicitaire, éditée par la chocolaterie parisienne « Au nègre Joyeux » (anciennement située 14 Rue Mouffetard à Paris) vers la fin du 19eme siècle, début 20eme siècle. Elle est sobrement intitulée « Chasse aux cailles ». On peut y voir un chasseur entrain de tirer en direction d’un groupe d’oiseaux.

Publicité chocolaterie Aiguebelle

Voici une autre chromographie éditée cette fois par la chocolaterie d’Aiguebelle (1er quart 20eme siècle) et intitulée « Le monde des oiseaux, ordre des gallinacés, gélinotte des bois, caille ».

chocolat guérin boutron, la caille

Dans un tout autre genre que les précédentes, voici une chromographie éditée par les chocolats Guérin Boutron au début du 20eme siècle. Cette dernière fait partie d’une série ou les différents traits de caractère humains sont associés aux animaux correspondant. On notera que la caille est représentée par une jeune femme frivole, et apparemment très sensible au froid.

Image scolaire

Image scolaire, éditée par les éditions hachette (1ere moitié 20eme siècle)

chromo chocolat pupier

Chromographie éditée dans les années 1930 par les chocolats Pupier

chromographie casino

Chromographie publicitaire éditée en 1939 par les magasins Casino

caille kwatta zoologie

Vignette No 98, extraite de l’album Kwatta Zoologie, édité vers 1950 en Belgique, comme l’atteste au dos la double description de l’oiseau en français, et en flamand (kwakkel)

chromo série game birds and wild fowl, john players and sons

Cette chromogaphie fait partie de la série « Game birds and wild fowl » (No 36), et à été éditée en 1927 par une marque de cigarettes anglaise « John players and sons » (imperial tobacco group). Cette gravure est une reproduction d’une œuvre du peintre anglais Roland Green (1896-1972).

cigarette ogden

La très jolie chromographie ci-dessus à été éditée vers 1905 par une autre marque anglaise, les cigarette ogden’s. Elle fait partie de la série « british birds » (No 76)

john leigh pemberton

Chromographie publicitaire éditée en 1963 par Midland bank (Angleterre), d’après un dessin de l’artiste anglais john leigh pemberton (1911-1997).

chromo caille la bonne cafetiere

Chromographie publicitaire probablement éditée vers la fin du 19eme, ou le tout début du 20eme siècle par La chicorée « la Bonne Cafetière »

entremet francorusse

Chromographie publicitaire couleur éditée par les entremets Francorusse (No 162, album No 2)vers 1970-1980

Chromographie lessive valan

Chromographie publicitaire couleur éditée par la lessive « Valan » (No 63) dans les années 1960.

Chromographie couleur

Chromographie couleur sans origine certifiée (année 1960)

Bon point

Chomographie couleur, gaufrée en relief (années 50 environ). S’agit il d’un des fameux « bon points » de notre enfance?

chromographie martineau

Chromo publicitaire établissements Martineau, années 1950

Gallinacés, la caille

Chromographie (vers 1950?) tirée d’une série éducative en relation avec le muséum d’histoire naturelle, « sciences naturelles », « les gallinacés »

oiseaux allemagne

Chromographie couleur allemande (1960-1970?) extraite de l’album No 5 « Aus Deutschlands Vogelwelt »

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Chromographie couleur éditée par la marque de cigarettes Gallaher en 1919. Cette dernière fait partie de la série Bird nest and eggs (No 47)

Toponymes

11 mars 2007 at 15 h 44 min

La toponymie est la science qui étudie les noms de lieux (toponymes). Elle consiste à rechercher l’étymologie, la signification des noms propres de villages, villes, lieux dits. Elle permet également d’étudier les transformations subies par ces noms au fil des siècles.

De nombreux villages, lieux dits, portent en France des noms dérivés du mot caille. Les apparences sont souvent trompeuses, et il n’y pas forcément de rapport avec notre volatile.

Un des exemples les plus connus est sans doute la célèbre Butte aux cailles, située sur le 13eme arrondissement à Paris.

La Butte aux Cailles

La butte aux cailles, dans le 13eme arrondissement à Paris

Cette colline doit en réalité son nom à Pierre Caille, qui en fit l’acquisition en 1543. Son fils clément continua par la suite à agrandir le domaine, en faisant l’achat d’autres terrains. Au fil des siècles, cela devint « la butte de la caille », puis « la butte caille », et encore aujourd’hui « la butte aux cailles ».

La petite ville de Boissy aux cailles (77) s’appelait jusqu’au 19eme siècle « Boissy le repos ». Les religieuses de Montmartre venaient en effet s’y reposer et y faire « bonne chaire et bon repos ».

Vue générale de Boissy aux cailles

Vue Générale Boissy aux cailles

Le nom de Boissy aux cailles, adopté par la suite, provient du nom de «bois », et du terme local « cailles », qui est une construction effectuée à partir du mot cailloux.

méreville, les cailles

Lieu dit « Les cailles », à Méreville, 91

On retrouve assez souvent dans le nord de la France des toponymes de ce type qui font référence à des lieux caillouteux, et n’ont pas de rapport direct avec le volatile.
Le nom de l’appellation « Les cailles », située dans le vignoble de Bourgogne, à Nuits Saint Georges, est encore un exemple de construction réalisée à partir du mot « cailloux»

Le village d’Allonzier la caille à adopté son nom actuel depuis 1900. La référence à la caille proviendrait d’une ancienne auberge, depuis longtemps disparue, qui portait, semble t’il, une enseigne représentant l’oiseau.

allonzier, les ponts de la caille

Allonzier, Les ponts de la caille

Sur cette commune, on trouve également d’autres lieux dérivés du mot caille (et provenant toujours de cette même origine) : le pont de la caille, les bains de la caille (un ancien centre de cure thermales, aujourd’hui abandonné).

Les noms de certains lieux dérivent des noms de leurs anciens propriétaires : ainsi, « la caillerie » viendrait du nom de famille « cailler ».
« La caillaudière » est issue du nom de famille « Caillaud », lui-même dérivé de cailloux.

Autre cas, celui du village de caille dans les Alpes Maritimes (06), situé à une quarantaine de kilomètres de Grasse.

vue d'ensemble village de caille

Vue générale village de caille

Il doit son nom à la racine indo-européenne « cal » qui désignait un lieu surplombé d’un roc. Autre possibilité, une déformation à partir du provençal « calbô » (grossier, rugueux). Cela a été oublié, et progressivement, c’est le volatile qui a été associé au nom du village. En témoignent les sculptures représentant l’oiseau qui se situent à l’entrée de l’ancien presbytère du village, aujourd’hui transformé en Mairie.
A côté du village se situe la plaine de la caille (qui fait partie du domaine skiable d’une petite station implantée sur la commune).
Petite curiosité : sur cette commune à été retrouvé en 1828, la « caillite » un bloc de fer météorique de 625 kg, tombé il y a bien longtemps. Ce dernier est aujourd’hui exposé au Muséum d’Histoire Naturelles à Paris.

Le journal des chasseurs

11 mars 2007 at 15 h 44 min

Irès belle gravure en couleur éditée par « le journal des chasseurs » en juillet 1850 (signature de l’auteur illisible).

 journal des chasseurs

Les combats de cailles

11 mars 2007 at 15 h 44 min

Les cailles mâles sont des oiseaux particulièrement combattifs. Il suffit de les mettre en présence pour déclencher immédiatement un combat, qui peut aller jusqu’à la mort, si l’on ne sépare pas rapidement les deux oiseaux belligérants. L’aire de répartition de l’espèce étant particulièrement étendue (Europe, une grande partie de l’Asie, et de l’Afrique) cette aptitude naturelle à été très tôt constatée, puis détournée pour être transformée en divertissement dans de nombreux pays.
Aristophane déjà au Veme siècle avant JC écrit à propos d’enfants qui se disputent « ils sont querelleurs comme des cailles tenues en cage ». Dans l’antiquité (notamment à Naples et à Athènes)les combats de cailles sont très populaires et donnent lieu à des paris. Le Grammairien Julius Pollux mentionne au IIeme siècle Ap JC des éleveurs spécialisés dans l’élevage d’oiseaux de cailles de combat. Ces derniers étaient appelés en Grec « alektruonotrofo », ou « ortugotro », et « Avium Lanista » à Rome.

Avium Lanista

La gravure ci-dessus montre d’ailleurs deux oiseaux (des coqs) aux côtés de leurs souteneurs, représentés sous la forme de deux génies.
Les riches citoyens romains offraient parfois des cailles victorieuses, ce qui constituait un cadeau prestigieux. L’empereur Auguste aurait même puni de mort un préfet d’Egypte qui avait fait servir sur sa table une caille devenue célèbre pour avoir remporté de nombreux combats. De même, un athénien, nommé Poliarque, avait coutume de célébrer fastueusement les obsèques des oiseaux morts au combat, auxquels il érigeait des stèles afin de les honorer. Solon conseillait de montrer aux enfants des combats de cailles afin de les édifier. Le courage dont faisaient preuve ces oiseaux au combat était censé les inspirer.

combat de caille

Buffon, au 18eme siècle, rapporte que certains combats pouvaient même parfois opposer une caille et un homme: « La caille étant mise dans une grande caisse , au milieu d’un cercle qui étoit tracé sur le fond, l’homme lui frappoit la tête ou le bec avec un seul doigt, ou bien lui arrachoit quelques plumes: si la caille, en se défendant, ne sortoit point du cercle tracé, c’étoit son maître- qui gagnoit la gageure; mais si elle mettoit un pied hors de la circonférence, c’étoit son digue antagoniste qui étoit déclaré vainqueur, et les cailles qui avoient été souvent victorieuses, se vendoient fort cher. »
Plusieurs auteurs relèvent que les combats de cailles existaient encore dans de nombreux pays (dont l’Italie) au 19eme siècle.
Les combats de cailles semblent avoir été particulièrement populaires dans de nombreux pays asiatiques, et s’y sont maintenus très longtemps, comme le montrent les témoignages rapportés par de nombreux voyageurs.
C’est le cas en Afghanistan, dans ce récit tiré du « Voyage à Boukhara », d’Alexander Burnes (1834): « Arriva la saison des cailles, et alors tous ceux des habitants qui n’étaient pas retenus par des occupations plus importantes ne songèrent qu’à prendre vivants ces courageux petits oiseaux, pour les faire ensuite battre les uns contre les autres. Chaque matin, le chef réunissait dans sa cour un certain nombre de personnes, pour leur donner un spectacle de ce genre, et souvent, il nous invitait à y assister. Les hommes dans ces circonstances, ne nous amusaient pas moins que les cailles; car, si les oiseaux étaient les héros de la fête, il y avait plaisir à voir le chef, les serviteurs, les sujets, tous sur le pied d’une égalité parfaite. On apportait les combattants renfermés dans des sacs, puis on les excitait à se disputer du grain qu’on jetait entre eux. Dès qu’une des cailles ouvrait les ailes pour s’envoler, elle perdait tout son mérite et on la tuait sur-le-champ; mais il était rare qu’elles fissent une retraite précipitée. Rien n’égalait la passion des Afghans pour cette sorte de divertissement; et dans les rues on pouvait voir presque tous les gamins munis d’une caille et, de l’autre, les passants s’attrouper pour être témoin des combats burlesques qui se livraient. »
Oberthur mentionne que de tels combats sont également très prisés en Chine: « En Chine, où tous les jeux d’argent sont en honneur, on capture les cailles au printemps uniquement pour organiser des combats analogues aux combats de coqs, où l’on parie de fortes sommes. »
André Debourg rapporte le témoignage de soldats à leur retour d’Indochine vers 1950: « Des soldats rentrant de ce dernier pays m’ont rapporté que les combats de cailles y sont pratiqués couramment, comme le sont, dans le nord de la France, les combats de coqs, et connaissent le même succès du public. Certains indigènes parcourent les villes et louent leurs combattants aux tenanciers de diverses maisons de jeux ou engagent des paris dans des cafés ou sur les places publiques et tirent de cette activité des revenus fort substantiels. Certains « combattants » d’élite sont même parfois revendus à prix d’or à des loueurs de cailles ou à des organisateurs de combats! Il n’est pas rare de voir payer une caille de combat 100 000 anciens francs et plus. »

détail gravure canton barge men fighting quails

A noter que des pratiques similaires ont lieu en Inde, jusque dans les cours des Maharadjas ou l’on entraîne spécialement les oiseaux au combat.

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