La migration et ses dangers

11 mars 2007 at 16 h 10 min

Il n’était pas possible de parler de la caille des blés, sans aborder de façon spécifique le sujet de sa migration. Cette dernière reste en effet auréolée de son mystère, tout comme celle de la bécasse ou la palombe.
On trouvera bien sûr dans cette rubrique des données concernant son déroulement, d’après l’état actuel des connaissances scientifiques sur le sujet.

J’ai également voulu aborder le sujet des dangers liés à cette migration. De nombreux oiseaux meurent en effet au cours de la traversée. Noyade dans la mer, prédateurs, phares… : les dangers sont nombreux.
Comme ont peut le deviner, le principal danger reste toutefois l’homme lui même. Il y a la chasse bien sûr, mais il apparaît vite que cette dernière, assez réglementée en Europe, ne constitue qu’une infime partie de la mortalité des oiseaux.
Toute une série de textes et de gravures que j’ai essayé de rassembler ici, montrent l’ampleur, quasi industrielle parfois, des prélèvements effectués sur cette espèce lors des dernières décennies, ainsi que les moyens utilisés pour la capture des oiseaux.

caille, F.Berille

La migration de la caille des blés

11 mars 2007 at 15 h 45 min

La caille des blés est le plus petit représentant de l’ordre des Galliformes en Europe, et le seul qui soit migrateur. Les oiseaux qui fréquentent les pays d’Europe de l’ouest hivernent d’octobre à février en Afrique.
Un mystère a longtemps plané sur cette espèce… Comment ce petit oiseau, qui répugne à s’envoler lorsqu’il est dérangé (les vols n’excèdent pas 100 à 200 mètres) peut-il effectuer une migration sur des milliers de kilomètres, en survolant la mer, jusque dans le fin fond de l’Afrique?
Vers la mi février, les cailles entreprennent par étape leur migration retour à partir des différents sites d’hivernage africains (sahel) et rejoignent les hivernants des pays d’Afrique du nord, Espagne, Portugal. Les deux principaux points de passage vers l’Europe sont le détroit de Gibraltar vers l’Espagne, et le cap bon (Tunisie) en direction de l’Italie. Dès le mois de mars, les premières cailles franchissent les Pyrénées.
On sait aujourd’hui qu’elles pratiquent la technique du vol à voile, à l’instar des planeurs, et exploitent les courants aériens favorables. Les cailles, lorsqu’elles franchissent la mer méditerranée, rencontrent parfois des vents contraires qui les obligent à se poser sur des îlots (ou même parfois des bateaux). Cela explique que sur certaines îles ou îlots de la méditerranée, des vols de cailles se posent en masse… L’île de Délos, était également appelée « ortygia » (du grec ortyx- l’île des cailles-), pour cette raison. Les oiseaux sont tellement épuisés à leur arrivée qu’il est possible de les capturer à la main, ce qui a donné lieu, des siècles durant, à d’important prélèvements.

Le départ des cailles

Elles commencent à arriver en France à partir du mois d’avril et vont dans les champs de céréales encore verts. La première vague de migration est surtout composée de femelles en quête de site de nidification. Vient ensuite une vague surtout composée de mâle qui arrive dès le mois de mai-juin, suivis de jeunes jusqu’au mois de juillet. Les cailles commencent à nicher à partir de la mi-mai. Après l’accouplement, le mâle quitte la femelle et adopte un comportement erratique. Ce dernier vole vers de nouveaux territoires situés plus au nord à la recherche de nouvelles femelles avec lesquelles il pourra s’accoupler.
A partir de la mi-août, la migration retour vers l’Afrique débute. Avant leur départ les oiseaux accumulent d’importantes réserves de graisse qui vont leur permettre d’entreprendre leur voyage en sens inverse. La migration des cailles s’effectue de nuit, en petits groupes d’une quarantaine d’individus environ. André Chaigneau écrit: « En septembre, les cailles se rassemblent pour partir par vent d’est et clair de lune. Les vieux mâles prennent la tête des voliers et d’un cri aigu indiquent la route. »
Les oiseaux volent à une vitesse comprise entre 40 et 70 km/heure et à une altitude relativement basse (entre 400 et 700 mètres). Ils peuvent ainsi parcourir plus de 500 kilomètres en 8 heures. La date de départ peut varier selon les conditions météorologiques. Les mâles et les femelles adultes partent en premier, suivis quelques semaines plus tard des jeunes. La migration se poursuit au mois de septembre, jusqu’au début du mois d’octobre, en fonction des conditions climatiques.
Il est difficile de prédire à l’avance les passages de cailles, car ces derniers obéissent à des facteurs climatiques complexes. La présence, ou non, de brume, de pluie, mais aussi l’influence de la lune, sont autant de facteurs à ne pas négliger.
Raoul Raynal(1) écrit à ce sujet « La lune était pour nos aïeux un guide précieux. Ainsi, des observations faites par nos grands parents revêtent une certaine exactitude malgré leur ancienneté et ont permis d’établir qu’il ne se produisait pas de migration de cailles par temps brumeux, d’où l’adage:

« Jour de brume,
Point de plumes. »

Par contre, sur cent passages contrôlés (la plupart précédés la veille de pluies ou d’orages), cinquante trois se sont produits dans les trois jours avant la nouvelle lune, trente quatre dans les deux jours avant la nouvelle lune, les autres à des périodes variables. Aucune ne passe le jour même des syzygies (changement de lune). »

(1) Raoul Raynal, « Chasse de Toujours », éditions de l’orée, p.26

Pluies de cailles

11 mars 2007 at 15 h 35 min

Les cailles sont capables d’effectuer des vols sur des distances importantes. Toutefois, comme la plupart des gallinacés, elles ne sont pas des spécialistes du vol.
Lorsque des vents contraires se lèvent, ou de violents orages, il peut arriver que des vols entiers de cailles s’abattent sur le sol. Les oiseaux sont alors dans un tel état d’épuisement qu’ils se laissent capturer à la main.

Un épisode fameux de la bible mentionne ce phénomène : alors que les hébreux traversent le désert, guidés par Moise, un grand vol de cailles s’abat sur leur camp et les sauve de la famine (Exode 16-13 et livre des Nombres 11-31). http://www.cailledesbles.fr/la_caille_dans_la_bible3031972/

Ce type de faits est encore assez fréquent vers la fin du 19eme siècle, et au début du 20eme siècle, et se produit parfois au dessus de grandes villes.
C’est le cas à Royan le 25 août 1913, ou après un très fort orage, une pluie de râles et de cailles s’est abattue sur la ville. Les promeneurs ramassaient les oiseaux épuisés jusque sur les terrasses des cafés.

Ce phénomène à été observé également à plusieurs reprises en Espagne, notamment sur les côtes de Huelva et Cadix (1883). Il s’est produit à Bilbao le 23/09/1906, à Madrid le 07/09/1907. Il à été observé pour la dernière fois à Santander le 25/09/1940, et semble coïncider avec une forte tempête.

Un texte de Karl DANT relate une pluie de cailles qui s’est abattue sur la ville de Berne en octobre 1907 :
« De toutes part on a signalé des passages très importants de cailles et d’étourneaux, dans la nuit du 9 au 10 octobre 1907. Survolant la ville de Berne par une pluie battante, ils avaient envahi les places publiques, les rues, le hall de la gare et les quartiers extérieurs. Un témoin oculaire rentrant du théâtre en avait trouvé au sol à chaque pas. Le guet de la cathédrale avait entendu leurs cris toute la nuit. Le gros de la troupe, qui pouvait bien compter 20 000 individus, avait survolé la ville entre 22h00 et 24h00. Le lendemain, on pouvait les ramasser à la corbeille dans les corridors et sous les bancs publics ; le toit du palais fédéral en était garni. Un commerçant en découvrit même deux vivantes dans sa corbeille à papier ! Pendant plusieurs jours encore on en trouva en pleine ville et ceci jusqu’au 17 octobre. »

Fait moins connu, ce type de phénomène se produit également aux abords des phares électriques possédant une grande intensité lumineuse. Dans un article datant de 1922, Pierre Salvat, inspecteur des eaux et forêt, raconte avoir constaté plusieurs fois que des vols de cailles s’était abattus en pleine forêt, non loin du phare de la Coubre, au nord de l’estuaire de la Gironde. Le calendrier lunaire ne semble jouer selon lui aucun rôle dans les passages de cailles, qui se font par vent debout.

Le départ des cailles

11 mars 2007 at 15 h 33 min

Voici une très belle gravure de Hector Giacomelli intitulée: « L’Automne- Le départ des cailles » extraite du journal « Le Monde Illustré » (1870). Ce dessin illustre la croyance erronée, encore en vigueur à la fin du 19eme siècle, selon laquelle les cailles effectuent une partie de leur migration par voie terrestre. On peut les voir sur le dessin se faufiler dans un sous bois, guidées par leur chef.

le départ des cailles, hector giacomelli

Au dessous de la gravure figure un poème de Adrien DEZAMY:

L’automne est venu: voici le moment
Ou partent les cailles.
On en voit passer tout un régiment
Parmi les broussailles

Trottinant après le chef qui conduit
Leurs tendres nichées,
Elles vont sous bois… par le moindre bruit
Tout effarouchées.

L’oreille aux aguets, restez en éveil;
Le Chasseur est proche:
Mieux vaut se rôtir aux feux du soleil
Qu’au feu de la broche…

Frileux oiselets, au ventre arrondi,
octobre s’avance!
Par-delà des mers, volez au midi,
Fuyez loin de France

Mais sitôt qu’Avril fera dans nos champs
Germer les semailles,
Revenez-nous vite, avec vos doux chants,
Mesdames les cailles!

Adrien DEZAMY

Le commerce des cailles sur les bords de la Méditerranée

11 mars 2007 at 15 h 32 min

Voici une magnifique gravure signée J. Tinayre, extraite du monde illustré du 29/10/1892. Cette dernière est intitulée « Marseille, Débarquement d’un arrivage de cailles d’Egypte »..


La gravure, remarquable de précision, montre le débarquement sur le quai de Marseille de plusieurs centaines de caisses de cailles vivantes en provenance d’Egypte.
Cette gravure montre l’ampleur quasi industrielle des exportations de cailles, et plus encore, l’ampleur de la consommation de ces oiseaux en France. Encore ne s’agit il que d’un débarquement dans le seul port de Marseille! On devine aisément que de telles exportations d’oiseaux ont pu avoir lieu dans de nombreux autres ports européens et ont probablement concerné plusieurs millions d’oiseaux, et cela plusieurs dizaines d’années durant.
Gebwiller estime qu’au 19eme siècle, ce sont près de 9 millions d’oiseaux qui sont capturés et exportés annuellement par l’Egypte vers différents pays. Malgré une baisse des effectifs, trois millions d’oiseaux sont encore capturés dans ce pays, puis exportés en 1920. Un auteur relève encore en 1956 l’envoi de 350 000 cailles en provenance d’Egypte, et encore, il ne s’agit que des oiseaux à destination de la France!
Joseph Oberthur fait référence dans l’un de ses textes à ces cailles importées d’Egypte:
« Beaucoup de gens n’ont jamais mangé d’autres cailles que celles, de provenance égyptienne, qui nous arrivent en caisses après avoir été engraissées artificiellement. Elles sont souvent amères et n’ont aucune des qualités de délicatesse qu’on trouve chez nos belles petites cailles de vigne, si grassouillettes qu’elles laissent une tâche graisseuse dans la poche du carnier. »
Les captures de cailles sont telles qu’elles entraînent vers 1920 la disparition des migrations de cailles, autrefois décrites dans la bible, à proximité de la mer rouge.
La capture de centaines de milliers d’oiseaux sauvages en Egypte (la vallée du Nil est une importante veine de migration) est elle liée à la baisse en France des effectifs de caille des blés, signalée par plusieurs auteurs cynégétiques de l’époque? Difficile de l’affirmer, car les cailles Égyptiennes migrent en Italie et dans les pays avoisinants, et ne concernent pas, à priori, la France (les cailles françaises arrivent par le détroit de Gibraltar, puis franchissent les pyrénées). On peut imaginer néanmoins que de tels trafics d’oiseaux ont existé dans plusieurs autres pays du Maghreb, et ont concerné les effectifs résidant en France, expliquant en partie une première baisse du nombre de cailles entre la fin du 19eme siècle et la fin des années 30.

Les captures de cailles ne se limitent pas toutefois au seuls pays du maghreb. Lors de leurs migrations, les oiseaux voyagent au dessus de la méditerranée et se posent en masse sur certains îlots (Île de Délos, Chypre, Sardaigne…) qui leur servent d’étape. Les oiseaux sont dans un tel état d’épuisement qu’ils se laissent capturer à la main.
A .Toussenel écrit à ce sujet dans « Le Monde des oiseaux »:
« Dans certaines îles de l’archipel et sur certaines côtes du Péloponnèse, les habitants, hommes et femmes, n’ont pas d’autre industrie pendant deux mois de l’année que de ramasser les cailles qui leur pleuvent du ciel, de les plumer, de les vider, de les saler et de les encaquer dans des barils pour les expédier ensuite dans tous les grands centres de consommation du levant; c’est à dire que le passage des cailles est pour cette partie de la Grèce ce que les passages des harengs est pour la Hollande et l’écosse. Les tendeurs de cailles arrivent sur la plage une quinzaine de jours à l’avance, et numérotent leurs places pour éviter les contestations. »
Gaston Rambaud relève qu’à Naples en 1830, 150 000 oiseaux ont été capturés au moyen de filets, et encore 56 000 en 1897.
Les revenus générés par la capture des cailles sont tels qu’ils sont l’objet d’impôts! A. Toussenel rapporte que l’évêque de Capri (un îlot au large du sud de l’Italie) avait eu l’idée de lever un impôt sur la capture et le commerce des cailles dans l’île. Ce dernier percevait jusqu’à 25000 francs de revenus annuel (soit l’équivalent de 150 000 cailles capturées). En raison de cet impôt, ce dernier avait même hérité du surnom d’évêque des cailles…
Selon Elzear Blaze, les cailles étaient capturées de la même façon sur les côtes de Provence jusqu’à ce que ce type de chasse soit finalement interdit à partir de 1840.

A cela s’ajoute la prédation naturelle, les actes de braconnage (voir article « Braconnage sur l’îlot des Freirets » dans cette même rubrique) et les prélèvements « traditionnels » destinés à une consommation locale (voir également article: « La chasse aux cailles sur la côte de Syrie » dans cette rubrique).
Face à de tels prélèvement, ont peut s’étonner du fait que l’espèce ait survécu.
André Toussenel conclut très justement à propos des captures de cailles: « Cette espèce est probablement la plus féconde de toutes les espèces volatiles, et il ne lui fallait pas moins que sa fécondité extraordinaire pour résister à la guerre d’extermination que lui ont déclaré tous les peuples civilisés et tous les oiseaux de proie de la terre. »

Piégeage des cailles en Italie du Sud

11 mars 2007 at 15 h 31 min

La gravure ci dessous à été publiée dans le journal anglais « The Graphic » (édition du 03 septembre 1892). Cette dernière est intitulée « Quail netting in southern italy » (Le piégeage des cailles dans le sud de l’Italie).

quail netting in southern italy, the graphic, 03 sept 1892

Cette gravure montre un mode de chasse qui a été pratiqué, probablement pendant des siècles, par les habitants du sud de l’Italie. La scène se déroule vraisemblablement dans la région de Naples, comme le suggère le volcan en arrière plan.
Une soixantaine de cailles, préalablement aveuglées, sont placées dans des cages afin de servir d’appelants. Les caisses contenant les oiseaux sont ensuite hissées sur des plateformes, quelques mètres au dessus du sol. Leur chant est assez puissant, et semblable au bruit d’un homme qui frapperait des pierres l’une contre l’autre. Il permet d’attirer vers les filets les cailles sauvages en train de migrer. Lorsque les vols de cailles épuisées se posent à proximité, des femmes agitent des branches afin de les acculer en direction des filets.

Ce type de chasse, extrêmement meurtrier, avait lieu à l’automne et au printemps. Il était pratiqué en Italie, mais aussi sur les côtes de Provence, en Espagne, en Grèce, et dans les pays du maghreb. Il n’a disparu, malgré les interdictions, qu’à la fin de la seconde guerre mondiale.
Ce sont les mines qui encombraient les plages italiennes, au lendemain du conflit mondial qui ont empêché les habitants de la région de Naples de poursuivre ce mode de chasse.
Des réglementations visant à faire cesser la capture des cailles au printemps apparaissent progressivement. L’importation de cailles est interdite avant le mois de juillet dès 1937 en France et en Angleterre, pays ou se situent les principaux débouchés. Par la suite, la guerre à porté un coup très sensible au commerce des cailles, tel qu’il était pratiqué avant le conflit, en désorganisant le marché.
Les pays méditerranéens prennent, vers cette même période, des mesures pour interdire, progressivement, la chasse des cailles au moyen de filets au printemps (Egypte, Afrique du Nord). Les chasses au filet sont même interdites toute l’année en Espagne. Elle ne subsisteront que dans quelques pays, comme l’italie, et surtout l’Egypte, ou elle constituaient une vraie industrie. Ces pays autoriseront, quelques temps encore, ce mode de chasse, mais uniquement pendant l’automne.

Piège à caille

11 mars 2007 at 15 h 31 min

Voici une très belle gravure extraite d’un exemplaire du journal « La chasse illustrée » (1868-1869)intitulée « La chasse aux cailles ».

Piège à cailles

Cette gravure représente un carré de Tournesol encore sur pieds situé au milieu de ce qui semble être d’un vaste chaume de blé.
Tout autour du carré de Tournesol sont disposées de grandes nasses. Elles semblent former de grands tunnels parallèles. On distingue une grande perche qui dépasse des tournesol. En haut de cette dernière on peut voir une petite cage avec une caille appelant. Attiré par son chant, de nombreux oiseaux se sont massés autour du dispositif.
Tout autour de cette installation on voit des rabatteurs, munis de bâtons qui convergent en direction des nasses. On devine que ces derniers encerclent l’installation et poussent progressivement les oiseaux, qui finissent par entrer dans les nasses.

La chasse aux cailles sur la côte de Syrie

11 mars 2007 at 15 h 30 min

Dans un article publié dans le journal « L’univers illustré » en date du 17/02/1866, P.Dick raconte une véritable scène de « pêche à la caille » sur la côte de la Syrie. Les populations locales ont depuis longtemps appris à anticiper l’arrivée de ces petits oiseaux migrateurs. 
L’arrivée des oiseaux est magnifiquement décrite, et montre l’ampleur gigantesque des vols de cailles, vers la fin du XIXeme siècle:
« C’est de nuit qu’elles arrivent; nous pourrions dire qu’on les voit arriver, car de vigilantes sentinelles les attendent avec la mission toute spéciale de percer des yeux la brume, pour signaler du plus loin qu’il se peut leurs épaisses phalanges. Dans la nuit la plus sombre, leur masse obscurcit encore l’horizon; le battement seul de leurs ailes, que la brise de mer apporte comme un souffle de tempête, suffit du reste pour les trahir d’une longue distance auprès d’une oreille exercée. Les cha­cals mêmes cessent un moment leurs cris sauvages, pour écouter ce bruit toujours croissant qu’ils savent annoncer une ample provision de chair fraîche. « 
Ces dernières arrivent de nuit, épuisées par leur voyage et se posent en masse sur la plage. Les habitants de plusieurs villages se réunissent et encerclent les cailles. En réduisant progressivement leur cercle, ils obligent les oiseaux à se réfugier vers l’intérieur. Lorsque ces derniers sont acculés, il n’y a plus qu’à utiliser des filets, de type éperviers, pour les attraper.
A noter la très belle gravure qui illustre l’article.

chasse sur les côtes de syrie

L’article intégral est disponible ci dessous en téléchargement:

CHASSE AUX CAILLES SUR LA COTE DE SYRIE

Braconnage sur l’ilot des Freïrets

11 mars 2007 at 15 h 25 min

Les deux rochers des Freïrets, sont des ilôts situés au large de Toulon. Ils sont un passage obligés pour les cailles, et d’autres oiseaux migrateurs. Lorsque les oiseaux se posent en masse, épuisés ils sont aussitôt attaqués par des faucons.
Un article tiré de « Le monde illustré » en date du 17/04/1875 montre comment les braconniers tirent parti des attaques des faucons pour prélever des centaines d’oiseaux.
A noter la très belle gravure grand format de F.Moller qui illustre l’article.

ilôt des Freïrets

L’intégralité de l’article, signé La Sinse est disponible ci dessous en téléchargement. L’auteur regrette les excès du braconnage sur les côtes de la méditerrannée, et conclut sur la véritable pêche aux oiseaux réalisée sur les rochers des Freïrets. Ce dernier assure que la quantité d’oiseaux prélevés est telle qu’elle permet de fournir à la fois les villes de Toulon et Marseille.

Les oiseaux chasseurs