Pluies de cailles

11 mars 2007 at 15 h 35 min

Les cailles sont capables d’effectuer des vols sur des distances importantes. Toutefois, comme la plupart des gallinacés, elles ne sont pas des spécialistes du vol.
Lorsque des vents contraires se lèvent, ou de violents orages, il peut arriver que des vols entiers de cailles s’abattent sur le sol. Les oiseaux sont alors dans un tel état d’épuisement qu’ils se laissent capturer à la main.

Un épisode fameux de la bible mentionne ce phénomène : alors que les hébreux traversent le désert, guidés par Moise, un grand vol de cailles s’abat sur leur camp et les sauve de la famine (Exode 16-13 et livre des Nombres 11-31). http://www.cailledesbles.fr/la_caille_dans_la_bible3031972/

Ce type de faits est encore assez fréquent vers la fin du 19eme siècle, et au début du 20eme siècle, et se produit parfois au dessus de grandes villes.
C’est le cas à Royan le 25 août 1913, ou après un très fort orage, une pluie de râles et de cailles s’est abattue sur la ville. Les promeneurs ramassaient les oiseaux épuisés jusque sur les terrasses des cafés.

Ce phénomène à été observé également à plusieurs reprises en Espagne, notamment sur les côtes de Huelva et Cadix (1883). Il s’est produit à Bilbao le 23/09/1906, à Madrid le 07/09/1907. Il à été observé pour la dernière fois à Santander le 25/09/1940, et semble coïncider avec une forte tempête.

Un texte de Karl DANT relate une pluie de cailles qui s’est abattue sur la ville de Berne en octobre 1907 :
« De toutes part on a signalé des passages très importants de cailles et d’étourneaux, dans la nuit du 9 au 10 octobre 1907. Survolant la ville de Berne par une pluie battante, ils avaient envahi les places publiques, les rues, le hall de la gare et les quartiers extérieurs. Un témoin oculaire rentrant du théâtre en avait trouvé au sol à chaque pas. Le guet de la cathédrale avait entendu leurs cris toute la nuit. Le gros de la troupe, qui pouvait bien compter 20 000 individus, avait survolé la ville entre 22h00 et 24h00. Le lendemain, on pouvait les ramasser à la corbeille dans les corridors et sous les bancs publics ; le toit du palais fédéral en était garni. Un commerçant en découvrit même deux vivantes dans sa corbeille à papier ! Pendant plusieurs jours encore on en trouva en pleine ville et ceci jusqu’au 17 octobre. »

Fait moins connu, ce type de phénomène se produit également aux abords des phares électriques possédant une grande intensité lumineuse. Dans un article datant de 1922, Pierre Salvat, inspecteur des eaux et forêt, raconte avoir constaté plusieurs fois que des vols de cailles s’était abattus en pleine forêt, non loin du phare de la Coubre, au nord de l’estuaire de la Gironde. Le calendrier lunaire ne semble jouer selon lui aucun rôle dans les passages de cailles, qui se font par vent debout.