Elzear Blaze, "Le chasseur au chien d’arrêt"

14 mars 2007 at 8 h 36 min

Voici probablement l’un des grands classiques de la littérature cynégétique française.
Dans cet ouvrage paru en 1836, Elzear Blaze (1788-1848) entreprend à la mode du XIXeme siècle, d’éduquer le chasseur au chien d’arrêt. Tous les sujets sont abordés: de la façon de se vêtir, de tirer, jusqu’aux moeurs du gibier, et à la façon de l’accommoder…

Ce dernier consacre pas moins d’un chapitre complet à la caille des blés (pages 141 à 153). Elzear Blaze reprend maladroitement l’affirmation selon laquelle les cailles se poseraient sur l’eau lors de leur migration pour se reposer, et se hasarde même, sur le fait que la petite membrane sur leur patte « n’est pas faite pour rien ».
Ce dernier parle des effroyables destructions de gibier qui ont eu lieu pendant la révolution de juillet, et conclut: « Aussi le nombre de cailles diminue tous les ans, et bientôt on en verra plus. » Il incrimine principalement les chasses de printemps sur les côtes de provence, qui donnent lieu à de véritables massacres de cailles.
Après avoir rappelé certaines légendes et coutumes, ce dernier aborde le sujet de sa chasse. C’est un gibier dont il connait apparemment très bien les moeurs pour l’avoir beaucoup pratiqué.
Concernant le tir de la caille, Elzear Blaze écrit: « C’est le gibier qu’on approche et qu’on tue avec le plus de facilité. Sur trente cailles qu’il tire, un chasseur expérimenté doit en tuer 28 ». Cette affirmation outrancière lui vaudra les critique de plusieurs autres auteurs, et de la presse cynégétique de l’époque qui avait même lancé un pari de 1000 écus afin de démontrer le caractère très exagéré de cette affirmation. Plus loin, Blaze se contredit d’ailleurs en partie puis qu’il écrit « Quelquefois, et surtout lorsqu’il fait du vent, la caille part en zigzag; alors elle est très difficile à tirer: il faut la suivre avec le bout du canon, saisir le point d’intersection des deux lignes, et profiter du moment: on ne réussit bien ce tir qu’avec une grande habitude. »
Ce dernier cite des anecdotes de chasse la concernant, et résume la pensée des principaux naturalistes connus de lui concernant la caille et sa biologie. Il accrédite également un certains nombre de superstitions (hirondelles trouvées dans la glace en laponie, et qui reprennent vie au contact du feu, ou cailles trouvées dans des murs)
A propos de sa chasse Il écrit notamment:
« La caille est l’espèce de gibier qui donne au chasseur le plus d’agrément; une plaine garnie de cailles est une source de plaisirs toujours nouveaux, sans cesse renaissants. En effet, quand vous aurez battu la campagne à plusieurs reprises, lièvres et perdreaux ont disparu. Les cailles sont restées, elles sont partout: cherchez, vous en trouverez encore. (…) Elles partiront l’une après l’autre, chacune se laissera chercher, chasser, arrêter par votre chien, et le plaisir se renouvellera dix fois; vous voyez que ce n’est pas trop mal. »
Voici le texte intégral du chapitre 13 , ci dessous accessible en téléchargement:

Elzear Blaze, le chasseur au chien d'arrêt