La caille à travers les expressions populaires

11 mars 2007 at 15 h 36 min

Quelques expressions populaires faisant référence à la caille:

« Chaud comme une caille »
Cette expression peut être prise dans deux sens:
-D’abord un sens littéral: plusieurs auteurs, dont Buffon, disent qu’il y a plus de chaleur dans le corps des cailles que dans celui d’autres oiseaux. Ce dernier ajoute même que les chinois s’en serviraient pour se réchauffer les mains. Dans le « Dictionnaire du bas-langage ou des Manières de parler usitées parmi le peuple » (1808), D’Hautel, relève que cette expression s’applique à « quelqu’un de brulant et de très agité ».
-Le second sens fait allusion à la vigueur sexuelle de la caille et dérive en partie du premier sens: la chaleur du corps de la caille est censée se transmettre au corps de celui ou celle qui la consomme et le pousser à l’acte sexuel.

Pour cette raison, la caille a une réputation aphrodisiaque, et est très prisée par les romains. Elle figure d’ailleurs au menu de tous les repas orgiaques.
Au moyen âge, le coeur de caille rentre fréquemment dans la fabrication de filtres d’amour. Plus tard au 16eme siècle, certains médecins conseillent aux époux de porter sur eux un coeur de caille afin d’entretenir la flamme conjugale. Le mari doit porter en permanence sur lui un coeur de caille mâle, tandis que la femme porte le coeur d’une femelle.
Cela permet aussi d’une façon générale de s’attirer l’amour de son entourage et de faciliter les conquêtes amoureuses. L’expression « Une caille coiffée » désignait une femme amoureuse, ou ardente en amour. D’Hautel les définit comme « des femmes sans pudeur, qui prennent des airs libres et dégagés ».

En Angleterre (mais aussi en France) le nom de l’oiseau à pris un sens plus radical: Il est devenu synonyme de prostituée ou de courtisane (en raison de l’attitude lascive prêtée à la caille).

Carte vivante du restaurateur (19eme siècle): un boeuf à la mode et une caille

Dans la gravure ci-dessus on peut voir une jeune et jolie femme (« la caille », personnifiée par l’artiste) assise à la table d’un restaurant, et ardemment courtisée par son voisin. La légèreté de moeurs de cette dernière, qui plus est dans un lieu public, laisse soupçonner qu’il s’agit d’une courtisane, ou tout du moins d’une femme entretenue.

On retrouve dans plusieurs villes européenes des « rues des cailles », dont le nom vient directement de leur fréquentation par des prostituées (Il peut également exister d’autres raisons, cf article toponymie). C’est sans doute à cause de cela qu’encore de nos jours, le terme de « caille » s’applique en argot à une jolie fille, peu farouche.

Les migrants européens qui se sont rendus aux états unis dans le courant du 19eme siècle ont emporté avec eux cette image, comme en témoigne le jeton ci-dessous. Ce dernier, datant de 1875, provient d’une maison de passe. On peut y voir une pièce de monnaie conventionnelle sur laquelle on a fixé au dos une représentation de caille.

Au Japon en revanche, la caille est un symbole d’amour et de fidélité.
Ce type de symbolique, assez paradoxale peut également se retrouver en Europe. Voici ci dessous le détail d’une fresque située au 1er étage des archives du Vatican à Rome (salle des patriarches). Il s’agit d’une personnification du mariage: la femme à les cheveux attachés, et le regard tourné vers le bas en signe de chasteté. Elle tient dans son tablier une caille symbole d’amour et de fidélité, l’oiseau même que dieu avait envoyé au peuple d’Israël afin de les nourrir alors qu’ils se trouvaient dans le désert.

« Gras, rond comme une caille »
La caille a une forme ronde, et a une propension naturelle à accumuler des réserves de graisse à la fin de l’été. Cela lui permet d’entreprendre son voyage retour vers l’Afrique. Ces réserves sont spectaculaires, et les cailles ont parfois beaucoup de mal à s’envoler. La caille est chassée à cette période précise (fin août / début septembre) et est particulièrement recherchée. La graisse accumulée exhale la finesse de sa chair, et en fait un met de choix. Sa rondeur est devenue au fil du temps proverbiale…

« Querelleur comme une caille »
Cette expression, aujourd’hui tombée en désuétude, fait référence directement à la nature querelleuse des mâles cailles des blés. Dès le Veme siècle avant JC, Aristophane écrivait à propos d’enfants en train de se disputer « Ils sont querelleurs comme des cailles tenues en cage ».
Il suffit bien souvent de mettre deux mâles en présence pour déclencher immédiatement un combat, qui peut aller jusqu’à la mort si l’on les sépare pas. Cette aptitude naturelle à souvent été détournée, et cela dès l’antiquité, pour organiser des combats publics.
A noter que ces pratiques, qui ont progressivement disparues en Europe, se sont poursuivies jusque dans les années 1950, et même au-delà, dans de nombreux pays asiatiques.
« Ma caille » (sens affectif)
l’expression « La caillette » désignait à l’origine une femme frivole et bavarde. D’Hautel relève qu’il peut même agir d’un « nom injurieux que l’on donne à une commère ou une méchante langue ».
Par extension (sens de frivole), cela pouvait également désigner une femme élégante, ou une femme ardente.

chocolat guérin boutron, la caille

Sur cette gravure éditée par les chocolats Guérin Boutron au début du 20eme siècle, on peut d’ailleurs voir l’oiseau personnifié sous la forme d’une jeune femme d’apparence frivole (chapeau et manteau élégant) et apparemment sensible au froid (malgré son manteau doublé de fourrure, cette dernière se tient devant la cheminée).
Ce terme (ex: « ma caille ») peut également avoir un sens affectif en langage familier, et désigner un enfant ou une jeune femme.
Aujourd’hui encore, une « caille » en argot populaire désigne une jolie fille, aux mœurs légères.

Sur la carte postale humoristique ci-dessous (Te parfumes tu pour déguster une caille sur canapé?) c’est ce sens qui à été retenu.

caille sur canapé

« Chasser la caille »
Il est intéressant de remarquer que le terme populaire de « caille », désignant une jolie fille peu farouche, donnera par extension l’expression « chasser la caille » (« Draguer » de jeunes filles), toujours utilisée de nos jours. Cette expression est déjà employée au 18eme siècle.

Gravure 18eme siècle, Elle est prise

Gravure de Debucourt (18eme siècle) »Elle est prise »

Sur la gravure ci-dessus, on peut observer le parallèle entre la servante, courtisée et séduite par un jeune galant, et une scène de chasse au filet située sur la gauche, ou l’on voit un oiseleur en train de capturer des cailles. L’auteur compare sans équivoque chasse et séduction, comme le montre le titre choisi: « Elle est prise ».
Cette expression devient monnaie courante à partir du 19eme siècle. comme le montrent de nombreuses gravures, cartes postales, mais aussi certaines chansons populaires ou paillardes de l’époque. C’est alors que nait l’image d’un chasseur épicurien, gai luron, qui profite de son loisir favori pour séduire de jeunes paysannes, servantes, rencontrées au détour d’un chemin.

Carte postale érotique de G Mouton, fin 19eme, début 20eme siècle « Moi je ne chasse que la caille! »

chasseur de caille

Chasseur de cailles « N’ayez pas peur mademoiselle,je ne suis pas un boche!… »

Ci-dessus, un dessin paru en couverture de la revue humoristique le sourire du 09/02/1907:
« -Dis donc, petite, ou peut-on trouver de la caille par ici?
-A la ferme, dans ma chambre, monsieur l’comte. »

Cette image du chasseur bon vivant n’est pas seulement l’apanage de la France, comme le montre cette gravure allemande de la première moitié du 19eme siècle. On peut y voir un bel exemple de « drague » champêtre. Elle est intitulée « Die Hühnerjagd » (littéralement « chasseur de poules »), mais sa traduction la plus fidèle en français serait sans aucun doutes « Chasseur de cailles ». On remarquera d’ailleurs au passage les cailles portées à la ceinture par le chasseur.

Cette carte postale humoristique éditée dans les années 1950/60 montre que l’expression à perduré tout au long du 20ème siècle, jusqu’à nos jours. Notre chasseur séducteur est encore à l’oeuvre, et ne perd pas de vue son « gibier ». La séduisante jeune fille, un brin aguicheuse, représentée aux côtés du chasseur illustre sans aucune équivoque le sens populaire de l’expression « jolie caille ».

Le commerce des cailles sur les bords de la Méditerranée

11 mars 2007 at 15 h 32 min

Voici une magnifique gravure signée J. Tinayre, extraite du monde illustré du 29/10/1892. Cette dernière est intitulée « Marseille, Débarquement d’un arrivage de cailles d’Egypte »..


La gravure, remarquable de précision, montre le débarquement sur le quai de Marseille de plusieurs centaines de caisses de cailles vivantes en provenance d’Egypte.
Cette gravure montre l’ampleur quasi industrielle des exportations de cailles, et plus encore, l’ampleur de la consommation de ces oiseaux en France. Encore ne s’agit il que d’un débarquement dans le seul port de Marseille! On devine aisément que de telles exportations d’oiseaux ont pu avoir lieu dans de nombreux autres ports européens et ont probablement concerné plusieurs millions d’oiseaux, et cela plusieurs dizaines d’années durant.
Gebwiller estime qu’au 19eme siècle, ce sont près de 9 millions d’oiseaux qui sont capturés et exportés annuellement par l’Egypte vers différents pays. Malgré une baisse des effectifs, trois millions d’oiseaux sont encore capturés dans ce pays, puis exportés en 1920. Un auteur relève encore en 1956 l’envoi de 350 000 cailles en provenance d’Egypte, et encore, il ne s’agit que des oiseaux à destination de la France!
Joseph Oberthur fait référence dans l’un de ses textes à ces cailles importées d’Egypte:
« Beaucoup de gens n’ont jamais mangé d’autres cailles que celles, de provenance égyptienne, qui nous arrivent en caisses après avoir été engraissées artificiellement. Elles sont souvent amères et n’ont aucune des qualités de délicatesse qu’on trouve chez nos belles petites cailles de vigne, si grassouillettes qu’elles laissent une tâche graisseuse dans la poche du carnier. »
Les captures de cailles sont telles qu’elles entraînent vers 1920 la disparition des migrations de cailles, autrefois décrites dans la bible, à proximité de la mer rouge.
La capture de centaines de milliers d’oiseaux sauvages en Egypte (la vallée du Nil est une importante veine de migration) est elle liée à la baisse en France des effectifs de caille des blés, signalée par plusieurs auteurs cynégétiques de l’époque? Difficile de l’affirmer, car les cailles Égyptiennes migrent en Italie et dans les pays avoisinants, et ne concernent pas, à priori, la France (les cailles françaises arrivent par le détroit de Gibraltar, puis franchissent les pyrénées). On peut imaginer néanmoins que de tels trafics d’oiseaux ont existé dans plusieurs autres pays du Maghreb, et ont concerné les effectifs résidant en France, expliquant en partie une première baisse du nombre de cailles entre la fin du 19eme siècle et la fin des années 30.

Les captures de cailles ne se limitent pas toutefois au seuls pays du maghreb. Lors de leurs migrations, les oiseaux voyagent au dessus de la méditerranée et se posent en masse sur certains îlots (Île de Délos, Chypre, Sardaigne…) qui leur servent d’étape. Les oiseaux sont dans un tel état d’épuisement qu’ils se laissent capturer à la main.
A .Toussenel écrit à ce sujet dans « Le Monde des oiseaux »:
« Dans certaines îles de l’archipel et sur certaines côtes du Péloponnèse, les habitants, hommes et femmes, n’ont pas d’autre industrie pendant deux mois de l’année que de ramasser les cailles qui leur pleuvent du ciel, de les plumer, de les vider, de les saler et de les encaquer dans des barils pour les expédier ensuite dans tous les grands centres de consommation du levant; c’est à dire que le passage des cailles est pour cette partie de la Grèce ce que les passages des harengs est pour la Hollande et l’écosse. Les tendeurs de cailles arrivent sur la plage une quinzaine de jours à l’avance, et numérotent leurs places pour éviter les contestations. »
Gaston Rambaud relève qu’à Naples en 1830, 150 000 oiseaux ont été capturés au moyen de filets, et encore 56 000 en 1897.
Les revenus générés par la capture des cailles sont tels qu’ils sont l’objet d’impôts! A. Toussenel rapporte que l’évêque de Capri (un îlot au large du sud de l’Italie) avait eu l’idée de lever un impôt sur la capture et le commerce des cailles dans l’île. Ce dernier percevait jusqu’à 25000 francs de revenus annuel (soit l’équivalent de 150 000 cailles capturées). En raison de cet impôt, ce dernier avait même hérité du surnom d’évêque des cailles…
Selon Elzear Blaze, les cailles étaient capturées de la même façon sur les côtes de Provence jusqu’à ce que ce type de chasse soit finalement interdit à partir de 1840.

A cela s’ajoute la prédation naturelle, les actes de braconnage (voir article « Braconnage sur l’îlot des Freirets » dans cette même rubrique) et les prélèvements « traditionnels » destinés à une consommation locale (voir également article: « La chasse aux cailles sur la côte de Syrie » dans cette rubrique).
Face à de tels prélèvement, ont peut s’étonner du fait que l’espèce ait survécu.
André Toussenel conclut très justement à propos des captures de cailles: « Cette espèce est probablement la plus féconde de toutes les espèces volatiles, et il ne lui fallait pas moins que sa fécondité extraordinaire pour résister à la guerre d’extermination que lui ont déclaré tous les peuples civilisés et tous les oiseaux de proie de la terre. »

Appeau à caille

11 mars 2007 at 15 h 30 min



Voici un ancien appeau à caille, destiné à reproduite le cri de la femelle. Il date très probablement de la première moitié du 20eme siècle, ou de la toute fin du 19eme siècle. Ce dernier à été fabriqué de façon totalement artisanale et se compose d’une bourse en cuir, remplie de crin. Il est doté d’un embout en os. Traditionnellement, les os utilisés pour les embouts des appeaux à caille sont le plus souvent des os de lapins, lièvres, ou même parfois de chats.
Ce type d’appeau était autrefois principalement utilisé pour la chasse au filet (hallier). Il s’agissait de contrefaire au moyen de l’appeau le cri d’une caille femelle, et d’attirer ainsi les mâles dans le filet.
La fabrication de ce type d’appeaux est ancienne, et est restée probablement inchangée durant plusieurs siècles. On remarquera que Diderot mentionnait déjà les détails de sa fabrication dans son encyclopédie à la fin du 18eme siècle:
« L’appeau de la caille est fait d’une petite bourse de cuir pleine de crin, à laquelle on ajuste un sifflet fait d’un os de jambe de chat, de cuisse d’oie, d’aile de héron, etc… qu’on rend sonore avec un peu de cire molle »

La chasse au moyen d’un appeau et d’un hallier demande à la fois doigté et expérience. Cette dernière est évoquée par René Primevère Lesson dans son « Manuel d’ornithologie domestique ou guide de l’amateur des oiseaux de volière », Roret, publié en 1834:
« Voici maintenant comme se fait cette chasse. Dès qu’on entend chanter un mâle de caille que l’on veut prendre, il faut s’avancer doucement près de lui à la distance tout au plus de cinquante pas: on place alors un filet parmi le blé, de façon cependant qu’il puisse bien poser sur la terre, sans quoi l’oiseau passerait dessous et s’échapperait, après quoi on se retire quelques pas en arrière. La caille chante-telle? on donne de son côté deux ou trois coups de l’appeau, de manière que, lorsque la caille se tait, l’appeau ne fasse entendre qu’un ou deux tons, précisément comme la femelle. Il faut au surplus, avoir soin de ne pas faire trop d’appels, des sons faux ou inégaux; car dès que l’oiseau s’aperçoit de la supercherie, il s’éloigne aussitôt ou garde le silence, et ne retombe plus dans pareil panneau. C’est une chose surprenante de voir comment la caille va toujours directement à l’appeau, et sait si bien le trouver que si par hasard elle passe sous le filet, elle approche assez du chasseur pour qu’il puisse la prendre avec la main ; dans le cas où l’on s’aperçoit qu’elle est passée à côté du filet ou dessous ; il faut se rendre doucement du côté opposé, et lui répondre à l’ordinaire avec l’appeau; on peut encore ainsi la tromper. Il y a des cailles qui savent fort bien éviter le filet, surtout lorsqu’il est placé dans un lieu trop dégagé et trop éclairé; il est bon dans ces circonstances, de former des angles aux deux bouts dans lesquels, quand elle voudra en faire le tour, elle s’embarrassera facilement. »
A noter que ce type de chasse à été interdit, tout du moins officiellement, à la suite de la signature par la France de la convention internationale du 19/03/1902 (décret d’application du 12/12/1905).

Gravure attribuée à Joseph Stradanus (Bruges, 1523 – Florence, 1605)et extraite de l’ouvrage ‘Venationes ferarum, auium, piscium. Pugnae bestiariorum: et mutuae bestiarum », vers 1578. Elle représente une scène de chasse à la caille au moyen de filets et d’appeaux.

Plus curieux, l’appeau peut également être utilisé pour la chasse au chien d’arrêt comme le raconte G.Dolbeau dans un article publié en juillet 1960 dans le mensuel « Au bord de l’eau, plaine et bois ».
« M’arrêtant autant que possible face au vent s’il se faisait sentir, je glissais deux cartouches à charge réduite (…) dans mon calibre 16, que je plaçais sur le bras gauche, et sortait de ma poche un appeau que je disposais à plat dans la main gauche, la partie métallique sortant entre l’index et le majeur. De la main droite je frappais avec l’index et le majeur la bourse de l’appeau à petits coups saccadés, imitant ainsi le chant de la caille: coc co loc, coc co loc… La réponse ne se faisait pas attendre, et mon chien qui l’avait entendue et y était habitué se dirigeait immédiatement vers le lieu d’où elle venait. Calmement, la tête assez haute, le cou tendu, fléchissant sur ses membres, le corps rasant la végétation, il avançait par saccades, s’arrêtant, repartant, frétillant de plus en plus vite du moignon qui lui servait de queue. Ayant remis mon appeau en poche, je le suivais pas pas, le fusil prêt; quelquefois la caille s’envolait brusquement à quelques mètres du chien, mais le plus souvent ce dernier marquait l’arrêt ferme, immobile, une patte levée; la caille alors partait, rasant le sol, elle n’avait pas fait 15 mètres que, la couvrant bien, je la tirais. »
Cette chasse appartient t’elle au passé? Rien de moins sûr.
Si les appeaux en cuir et en os ne sont désormais plus que des objets de collection, ils ont été avantageusement remplacés.
J’ai souvent été intrigué, et cela depuis plusieurs années, par l’important nombre de CD, mais aussi d’appeaux électroniques reproduisant le cri de la caille (ce sont de petits appareil munis d’un haut parleur, sur lesquels sont enregistrés le chant de l’oiseau) en vente dans certains pays comme l’Italie. Malgré le fait que leur utilisation à la chasse soit formellement proscrite, l’article de Mr Dolbeau permet tout à fait d’imaginer quelle pourrait être leur utilisation…

Bas relief egyptien

11 mars 2007 at 14 h 51 min

Les cailles sont connues depuis la plus haute antiquité.
On trouve en Egypte ancienne de nombreux bas reliefs les représentant…

Voici une photo extraite d’un site consacré à l’Egypte ancienne:
http://egypte.nikopol.free.fr/

bas relief de caille

Précisons que l’oiseau représenté ici est une jeune caille âgée de deux semaines environ (ce qui explique cette forme allongée, contrairement aux adultes, de forme plutôt ronde). Il s’agit en fait d’un symbole associé à une lettre de l’alphabet hiéroglyphique Égyptien.

Voici un autre bas relief qui représente une scène d’offrande. On peut nettement distinguer deux cailles (au centre du cercle):

Bas relief egyptien

Les caillères

5 mars 2007 at 21 h 35 min

Dans un ouvrage intitulé « Chasses en Provence », et publié en 1896,
J-B Samat décrit assez précisément un mode de chasse à la caille très original, et aujourd’hui disparu : les caillères. Cette technique
« mixe » en effet plusieurs modes de chasses entre eux : emploi de cages avec appelants, tir au fusil, battues et utilisation de chien d’arrêts.
« Ce gibier se chasse partout au chien d’arrêt, mais nous avons perfectionné ce sport, en établissant des caillères avec appeaux. Ces caillères sont installées autant que possible sur terrains plans ; celles de Montredon, les plus réputées, étaient faites de petits pins tenus fort bas et taillés régulièrement à environ 60 centimètres du sol ; des allées parallèles les sillonnaient, tout comme dans les tirés de l’état à Marly, à Fontainebleau, à Compiègne. Entre les allées étaient placées des bigues verticales où pendaient à demeure des cages contenant chacune une caille. Ces cages sont perfectionnées de telle façon que l’appeau y soit abrité de la pluie et que l’on puisse lui donner à boire et à manger sans dérangement. Elles sont généralement au nombre de 3 à 6, superposées le long d’une planche en bois, fixées au sommet de la bigue par une armature en fer et un boulon à pivot qui lui permet de tourner au vent en présentant le dos des cages.
Dans certaines caillères, les bigues sont placées isolément, dans d’autres elles sont par paires, par trois, même par quatre. A notre avis, il est préférable de les séparer. Les cailles venant se poser sous les cages, il arrivait souvent, lorsqu’il y en avait beaucoup, qu’on en faisait lever une grande quantité au pied des bigues, et il s’en échappait ainsi un certain nombre, quoiqu’on pût les voir remiser facilement.
On entrait autrefois dans la caillère sans chien et on faisait une battue en marchant avec quelque bruit. La présence des chasseurs, les coups de fusil, en levaient une certaine quantité, et lorsqu’un premier déblaiement était fait, on demandait les chiens et l’on reprenait la caillère en détail pour lever celles qu’on avait laissées et retrouver celles que l’on avait manquées.
La battue commençait à huit heures, pouvait durer ainsi jusqu’à midi et demi ; on la reprenait le soir vers quatre ou cinq heures, toujours avec fruit, car les cailles dispersées ou oubliées le matin se donnaient rendez vous au pied des bigues.
Le renouvellement des oiseaux n’était pas bien difficile, on tendait quelques tirasses (filets en forme de poches) au pied des bigues et on prenait ainsi une quantité de cailles ; on tuait les femelles et on gardait les mâles. »