Pierre Belon, "Histoire de la nature des oiseaux"

14 mars 2007 at 10 h 54 min

Pierre Belon, (vers 1517-1564), est un naturaliste français, et l’un des plus grands scientifiques du 16eme siècle.

Belon_Pierre_1517-1564

Ce dernier est l’auteur de plusieurs ouvrages ayant trait aux animaux marins, à la botanique. C’est également un grand voyageur. Il publie en 1553 « Voyage au Levant, les observations de Pierre Belon du Mans, de plusieurs singularités et choses mémorables, trouvées en Grèce, Turquie, Judée, Égypte, Arabie et autres pays estranges ». Pierre Belon est un esprit curieux, apparemment très en avance sur son époque (ce dernier pratique déja des dissections).
Il est également l’auteur d’un important ouvrage intitulé « Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs portraicts retirez du naturel » (1555). Il décrit dans ce dernier (divisé en 7 livres) l’ensemble des oiseaux qu’il connaît.
Le chapitre 20 est intitulé « Des cailles et de leurs conducteurs ». Ce dernier fait ainsi référence directement au texte d’Aristote, ou il évoque des cailles guidées dans leur migration par d’autres oiseaux.

caille, pierre belon

Magnifique gravure illustrant le chapitre consacré à la caille des blés (source bibliothèque inter universitaire de médecine et d’odontologie)

Dès le début du Chapitre, pierre Belon entreprend de commenter longuement les affirmations d’Aristote.
Pierre Belon dit avoir été témoin à deux reprises de la migration des cailles (aller et retour), au cours de voyages en bateau sur la méditerranée. Certaines cailles épuisées se sont même posées sur son navire, et ce dernier a pu constater la présence de grain dans leur jabot, preuve qu’elles entreprennent ce voyage au dessus de la mer d’une traite. L’auteur décrit également certains mode de capture des cailles à l’époque: l’utilisation de filets, et également d’appeaux en cuir et en os pour attirer les mâles (surnommés « courcaillets » en référence au cri de la caille).
Plus intéressant encore, ce dernier mentionne clairement l’utilisation de chien d’arrêts pour sa chasse « C’est ce que l’on a aprin à un chien de les sçavoir cognoistre et soudain qu’il a senty la caille, il s’arreste tout court. Les chasseurs ont un rets large nommé une tirasse, laquelle ils desployent, et vont l’un deça et l’autre dela: dont ils couvrent le chien et la caille, et par ce moyen demeure prinse » .
Pour cette raison, au moyen âge les chiens employés pour cette chasse sont surnommés des chiens couchants. Cette ancienne aptitude des chiens à se coucher en présence du gibier demeure encore de nos jours chez plusieurs races de chiens d’arrêts (notamment les setters anglais, ou elle est entretenue). Il évoque déjà la conservation et l’élevage des cailles capturées dans des boites à plafond bas (comme de nos jours)
L’ ensemble du texte est accessible en ligne à partir du lien suivant:
http://web2.bium.univ-paris5.fr/livanc/?p=291&cote=00907&do=page