Petites particularités de sa chasse…
C’est, selon moi, la chasse par excellence pour l’amateur de chiens d’arrêts.
Le chasseur progresse dans les chaumes, tout en admirant ses chiens en train de quêter. C’est le contraire même de la chasse à la bécasse ou l’on devine le travail du chien plus qu’on ne le voit vraiment….
La chasse de la caille, c’est avant tout le plaisir des yeux. Ici aucun obstacle pour gêner le regard du chasseur, qui ne rate pas une miette du spectacle. C’est une chasse plaisir, qui rappelle dans les zones ou la caille est encore abondante, ce que furent les chasses d’autrefois sur un gibier encore authentique et sauvage. Pas besoin de courir les remises: tout est là à portée de main dans un même champ. Sous les yeux de leurs propriétaires les chien multiplient les arrêts, les patrons. Un plaisir qui se renouvelle sans cesse…
Les esprits chagrins diront que ce n’est pas la chasse la plus difficile, et c’est vrai qu’il y a beaucoup d’oiseaux mythiques plus difficiles à tirer. Comme s’il n’y avait de plaisir qu’à chasser dans la difficulté, au milieu des broussailles impénétrables et sous les pluies de décembre…
Jean Castaing écrit: « S’il est en effet des gibiers qui se tirent plus qu’ils ne se chassent, plaçant presque tout le plaisir du chasseur dans le coup de fusil, la caille est par contre de ceux dont la chasse proprement dite, c’est à dire sa recherche et sa découverte, donne plus de joie que le tir (…). »
Chasser la caille, c’est une sorte de récréation pour chasseurs hédonistes, dans un monde cynégétique de plus en plus gris, ou l’on est pas sûr de lever un oiseau à chaque sortie.
Par bien des aspects, la chasse de la caille à son originalité propre, et ne ressemble pas forcément à celle d’autre gibier.
Cela est différent par exemple de la chasse des perdreaux gris, ou du faisan, ou après le passage du chien on considère le terrain comme exploré…
On doit laisser les chiens prospecter calmement le terrain. Ces derniers doivent effectuer plusieurs passages afin de trouver les oiseaux. Comme d’autres gallinacés, les cailles sont capables de rétention d’odeur. A cela s’ajoute la chaleur qui ne facilite pas les choses, car les odeurs s’évanouissent rapidement.
Il faut donc progresser lentement, méthodiquement et parcourir une, ou même deux heures durant le même champ lorsqu’il s’agit d’un chaume assez vaste.
Même en agissant comme cela, et aussi bon que soit le chien, on laisse presque fatalement des cailles derrière soi.
Ne pas hésiter à repasser quelques dizaines de minutes plus tard dans un même champ suite à une petite averse qui a soudain rafraîchi le terrain.
Le rôle des chiens, autant que celui de la météo est déterminant. On peut passer avec un mauvais chien dans un champ littéralement infesté de cailles sans qu’il en arrête une. Un très bon chien peut également échouer pour peu que les conditions météo ne soient pas favorables.
Le résultat dans les deux cas est le même: les cailles s’envolent par vos pieds…
Les meilleures heures se situent les jours de grosses chaleur du mois d’août et de septembre, entre sept heures et huit heures trente. Vers 09 heures, avec la montée de la chaleur et la disparition de la rosée, les conditions déclinent… Autant rentrer.
Vers 19 heures, on peut effectuer une autre tentative avec la fraîcheur du soir. Les conditions sont souvent moins favorables que le matin, qui reste le meilleur moment.
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