Appeau à caille

11 mars 2007 at 15 h 30 min



Voici un ancien appeau à caille, destiné à reproduite le cri de la femelle. Il date très probablement de la première moitié du 20eme siècle, ou de la toute fin du 19eme siècle. Ce dernier à été fabriqué de façon totalement artisanale et se compose d’une bourse en cuir, remplie de crin. Il est doté d’un embout en os. Traditionnellement, les os utilisés pour les embouts des appeaux à caille sont le plus souvent des os de lapins, lièvres, ou même parfois de chats.
Ce type d’appeau était autrefois principalement utilisé pour la chasse au filet (hallier). Il s’agissait de contrefaire au moyen de l’appeau le cri d’une caille femelle, et d’attirer ainsi les mâles dans le filet.
La fabrication de ce type d’appeaux est ancienne, et est restée probablement inchangée durant plusieurs siècles. On remarquera que Diderot mentionnait déjà les détails de sa fabrication dans son encyclopédie à la fin du 18eme siècle:
« L’appeau de la caille est fait d’une petite bourse de cuir pleine de crin, à laquelle on ajuste un sifflet fait d’un os de jambe de chat, de cuisse d’oie, d’aile de héron, etc… qu’on rend sonore avec un peu de cire molle »

La chasse au moyen d’un appeau et d’un hallier demande à la fois doigté et expérience. Cette dernière est évoquée par René Primevère Lesson dans son « Manuel d’ornithologie domestique ou guide de l’amateur des oiseaux de volière », Roret, publié en 1834:
« Voici maintenant comme se fait cette chasse. Dès qu’on entend chanter un mâle de caille que l’on veut prendre, il faut s’avancer doucement près de lui à la distance tout au plus de cinquante pas: on place alors un filet parmi le blé, de façon cependant qu’il puisse bien poser sur la terre, sans quoi l’oiseau passerait dessous et s’échapperait, après quoi on se retire quelques pas en arrière. La caille chante-telle? on donne de son côté deux ou trois coups de l’appeau, de manière que, lorsque la caille se tait, l’appeau ne fasse entendre qu’un ou deux tons, précisément comme la femelle. Il faut au surplus, avoir soin de ne pas faire trop d’appels, des sons faux ou inégaux; car dès que l’oiseau s’aperçoit de la supercherie, il s’éloigne aussitôt ou garde le silence, et ne retombe plus dans pareil panneau. C’est une chose surprenante de voir comment la caille va toujours directement à l’appeau, et sait si bien le trouver que si par hasard elle passe sous le filet, elle approche assez du chasseur pour qu’il puisse la prendre avec la main ; dans le cas où l’on s’aperçoit qu’elle est passée à côté du filet ou dessous ; il faut se rendre doucement du côté opposé, et lui répondre à l’ordinaire avec l’appeau; on peut encore ainsi la tromper. Il y a des cailles qui savent fort bien éviter le filet, surtout lorsqu’il est placé dans un lieu trop dégagé et trop éclairé; il est bon dans ces circonstances, de former des angles aux deux bouts dans lesquels, quand elle voudra en faire le tour, elle s’embarrassera facilement. »
A noter que ce type de chasse à été interdit, tout du moins officiellement, à la suite de la signature par la France de la convention internationale du 19/03/1902 (décret d’application du 12/12/1905).

Gravure attribuée à Joseph Stradanus (Bruges, 1523 – Florence, 1605)et extraite de l’ouvrage ‘Venationes ferarum, auium, piscium. Pugnae bestiariorum: et mutuae bestiarum », vers 1578. Elle représente une scène de chasse à la caille au moyen de filets et d’appeaux.

Plus curieux, l’appeau peut également être utilisé pour la chasse au chien d’arrêt comme le raconte G.Dolbeau dans un article publié en juillet 1960 dans le mensuel « Au bord de l’eau, plaine et bois ».
« M’arrêtant autant que possible face au vent s’il se faisait sentir, je glissais deux cartouches à charge réduite (…) dans mon calibre 16, que je plaçais sur le bras gauche, et sortait de ma poche un appeau que je disposais à plat dans la main gauche, la partie métallique sortant entre l’index et le majeur. De la main droite je frappais avec l’index et le majeur la bourse de l’appeau à petits coups saccadés, imitant ainsi le chant de la caille: coc co loc, coc co loc… La réponse ne se faisait pas attendre, et mon chien qui l’avait entendue et y était habitué se dirigeait immédiatement vers le lieu d’où elle venait. Calmement, la tête assez haute, le cou tendu, fléchissant sur ses membres, le corps rasant la végétation, il avançait par saccades, s’arrêtant, repartant, frétillant de plus en plus vite du moignon qui lui servait de queue. Ayant remis mon appeau en poche, je le suivais pas pas, le fusil prêt; quelquefois la caille s’envolait brusquement à quelques mètres du chien, mais le plus souvent ce dernier marquait l’arrêt ferme, immobile, une patte levée; la caille alors partait, rasant le sol, elle n’avait pas fait 15 mètres que, la couvrant bien, je la tirais. »
Cette chasse appartient t’elle au passé? Rien de moins sûr.
Si les appeaux en cuir et en os ne sont désormais plus que des objets de collection, ils ont été avantageusement remplacés.
J’ai souvent été intrigué, et cela depuis plusieurs années, par l’important nombre de CD, mais aussi d’appeaux électroniques reproduisant le cri de la caille (ce sont de petits appareil munis d’un haut parleur, sur lesquels sont enregistrés le chant de l’oiseau) en vente dans certains pays comme l’Italie. Malgré le fait que leur utilisation à la chasse soit formellement proscrite, l’article de Mr Dolbeau permet tout à fait d’imaginer quelle pourrait être leur utilisation…

Flasque

11 mars 2007 at 15 h 27 min

Voici une très jolie flasque de fabrication anglaise en métal argenté (fin 19eme siècle). Sur cette dernière on peut voir une très belle gravure représentant deux cailles. On remarquera l’ingénieux bouchon télescopique. Déplié, ce dernier se transforme en un amusant petit gobelet. Au dos de la flasque figure l’élégant monogramme « H » de son ancien propriétaire.

Flasque vue complete Flasque et gobelet telescopiqueFlasque dos

Poême "La caille" de André Theuriet

11 mars 2007 at 15 h 27 min

Voici un poême de André Theuriet, auteur dramatique, romancier et membre de l’académie française (1833-1907).

Andre Theuriet

Ce dernier a été publié dans le journal « L’illustration », en date du 04/10/1879.

« La caille »

La moisson blonde au vent frissonne;
Les cailles sous l’herbe ont filé,
Et leur appel d’amour résonne
-Caille caillette!- dans le blé.
Quand le ciel pâli se colore,
On l’entend monter au matin,
Bref et sonore,
Et le soir on l’entend encore
Dans la paix du jour qui s’éteint.
Chez ces oiseaux, fils de bohême,
Au gré du hasard on s’unit.
On se trouve un beau soir, on s’aime…
-Caille caillette!- Vite un nid!
Un trou dans la paille séchée,
Voilà le lit à ciel ouvert
De l’accouchée;
Les épis mûrs à la nichée
Donnent le vivre et le couvert.
Hors de la coquille natale
Les cailleteaux s’en vont trottants;
Un fusil part… Cà ! qu’on détale,
-Caille caillette!- il n’est que temps!
Les chasseurs ont un coeur de roche
Et ne font pas grâce au traînard
Dont le pied cloche…
Gare au poêlon, gare à la broche
On l’on rôtit, bardé de lard!
Malgré tout, la caille foisonne.
Et, comme pour narguer la mort,
Son appel amoureux résonne
– Caille caillette!- Au sud, au nord.
Rasant d’une aile vagabonde
Les champs et la mer, tour à tour
Grasse et féconde,
A travers le monde à la ronde
La caille chante et fait l’amour.

André Theuriet

Ci dessous une très belle gravure de Hector Giacomelli, qui encadre le poême.

Poême de Andre Theuriet

Braconnage sur l’ilot des Freïrets

11 mars 2007 at 15 h 25 min

Les deux rochers des Freïrets, sont des ilôts situés au large de Toulon. Ils sont un passage obligés pour les cailles, et d’autres oiseaux migrateurs. Lorsque les oiseaux se posent en masse, épuisés ils sont aussitôt attaqués par des faucons.
Un article tiré de « Le monde illustré » en date du 17/04/1875 montre comment les braconniers tirent parti des attaques des faucons pour prélever des centaines d’oiseaux.
A noter la très belle gravure grand format de F.Moller qui illustre l’article.

ilôt des Freïrets

L’intégralité de l’article, signé La Sinse est disponible ci dessous en téléchargement. L’auteur regrette les excès du braconnage sur les côtes de la méditerrannée, et conclut sur la véritable pêche aux oiseaux réalisée sur les rochers des Freïrets. Ce dernier assure que la quantité d’oiseaux prélevés est telle qu’elle permet de fournir à la fois les villes de Toulon et Marseille.

Les oiseaux chasseurs

Terrines

11 mars 2007 at 15 h 25 min

Les terrines en forme de gibier, en faïence ou en terre, sont assez fréquentes, surtout lorsqu’elles représentent un lièvre ou une perdrix. Il est assez exceptionnel en revanche d’en trouver représentant des cailles. Voici quelques beaux exemples rassemblés ci dessous

Terrine caille 1Terrine caille 2

Terrine en faience, avec une caille représentée sur le couvercle, fin 19eme siècle.

terrines cailles

Paire de terrines en forme de caille
(Allemagne, porcelaine de Frankenthal, vers 1745)
cliché Nicolas Mathéus

Ces objets sont exposés à Paris, au Musée de la Chasse et de la Nature. Photo publiée avec l’aimable autorisation du conservateur du Musée.
Le site du musée de la chasse: www.chassenature.org

Sculptures bronze

11 mars 2007 at 15 h 22 min

Les bronzes animaliers font partie des représentations classiques en matière d’art cynégétique. Ce type de production était particulièrement en vogue au 19eme siècle, et jusqu’au début du 20eme siècle.
La ville de Paris ne comptait pas moins de 300 fonderies vers la fin du 19eme siècle, toutes spécialisées dans la reproduction d’œuvres d’art.
Voici rassemblé ci-dessous quelques œuvres sur le thème de la caille, ou de sa chasse:

Jules Moigniez (1835-1894) est un artiste Français, élève du sculpteur Comolera. Ce dernier remporte plusieurs prix lors d’expositions internationales, et s’attire rapidement les faveurs du public, séduit par le détail et la finesse de ses œuvres. Il affectionne tout particulièrement les représentations d’animaux: chiens, chevaux, oiseaux, animaux de ferme en tous genres…
Dès 1860, il prend la direction de la fonderie familiale, ou il édite ses propres œuvres. Ces dernières sont commercialisées en France, mais aussi à l’étranger. Après une dizaine années passées à la tête de l’entreprise, sa santé se détériore. Incapable d’éditer de nouvelles sculptures, il se voit obligé en 1890 de céder la fonderie. Ruiné, et acculé par ses créanciers, Il se suicide en 1894.

Jules Moigniez reste encore de nos jours peu connu du grand public. Ses œuvres sont toutefois très cotées dans le milieu des collectionneurs d’art, et font l’objet de rééditions. Paradoxe pour un artiste mort ruiné, ses bronzes atteignent aujourd’hui plusieurs milliers d’euros dans les salles de vente…

Voici rassemblés ci-dessous quelques unes de ses sculptures:

Jules Moigniez

« Caille à l’epi », Bronze doré, 16x18cm

couple de cailles à l'epi

« Couple de cailles à l’épi » Bronze à patine brune, 18×23.5cm

caille au lezard

« Caille au lezard », bronze à patine brun noir, 12x18cm

caille et souris

« Caille et souris », bronze à patine brune, 14x20cm

Ci-dessous, quelques belles représentations de notre oiseau, réalisées par d’autres sculpteurs de grand talent:

Ferdinand pautrot, la caille

Ferdinand Pautrot (1832-1874), « La caille », Bronze à patine, socle marbre, Hauteur 22 cm

braque en arrêt sur caille

Jules Bertrand Gelibert (1834-1916), « Braque à l’arrêt sur caille », Bronze à patine brune nuancée, 25 cm hauteur, largeur 43cm
(Voir aussi sur ce même auteur l’article dans la rubrique Gravures, dessins et lithographies)

Boites décorées

11 mars 2007 at 15 h 21 min

On retrouve parfois des motifs décoratifs représentant des cailles sur certaines boites. Quelques superbes exemples rassemblés ci-dessous:

boite carton décorée

Paquet de flocons de céréales illustré d’une caille, 1er tiers 20eme siècle, USA

boite métallique japon

Boite métallique aiguilles phonographe, décorée de deux cailles,
japon (années 1945-1950?)

boite métallique chine, cailles

Boite métallique décorée cailles et motifs floraux, Origine Chine (shangai),
1er tiers 20 siècle

Paul Vialar, "Le Roman des oiseaux de chasse"

11 mars 2007 at 15 h 21 min

Voici un texte de l’écrivain français Paul Vialar (1898-1996), extrait de l’ouvrage « Le roman des oiseaux de chasse », publié en 1958. Chasseur passionné, ce dernier est l’auteur de nombreux ouvrages sur ce thème (« De poil et de plume », « La caille », « Lettre aux chasseurs »…)

LA CAILLE

« Ce fut M. de Bolestac qui me fit tirer mon premier coup de fusil. Il était un ami de ma mère et je passais, cette année-là, mes vacances chez lui, dans l’Aveyron, « au château ». J’y arrivai alors qu’il sifflait son chien et partait pour la chasse. Je le suivis et, au moment où nous prenions la route, il appela : « La caille ! » Alors parut une toute petite fille ronde, aux yeux d’eau, qui surgit de derrière le mur de la ferme.
– Tu as encore ton sale fusil, papa, dit-elle. Tu vas encore tuer des bêtes ?
M. de Bolestac rit
– Des cailles, oui. Mais voici Jean, que tu ne connais pas. Sa maman, souffrante à Paris, nous l’envoie pour deux mois. Cela va te faire un compagnon.
La filette me prit la main et M. de Bolestac passa devant nous.
Nous fûmes bientôt devant un champ de blé, appelé le champ d’Alcor, que fauchait une machine attelée d’un cheval. Le travail tirait à sa fin et il ne restait plus qu’une longue bande, très étroite, d’épis. M. de Bolestac dit
– Nous arrivons à temps. Nous allons voir s’envoler les cailles. Elles sont, pour sûr, réfugiées au coeur de ce qui reste.
On n’entendait plus que le bruit de la faucheuse mécanique qui couchait les javelles. Très vite ce qui restait du champ rétrécissait. Et soudain, il y eut un envol d’ailes blondes : une caille. M. de Bolestac, calmement, la laissa s’éloigner, épaula, tira. Le petit oiseau tomba dans le chaume. M. de Bolestac expliquait, tout en le ramassant
– Tu as vu les quatre petits qui partaient de l’autre côté ? Oui. Eh bien ! ils ont profité pour le faire de ce que je m’occupais de leur mère. Elle s’est sacrifiée pour les sauver.
Et Danièle – son père l’avait surnommée « la caille » à cause de son corps potelé – me soufflait, dents serrées
– Papa ne les aura pas. Ils sont partis. Leur mère a donné sa vie pour eux comme une bonne caille qu’elle était.
Elle saisit l’oiseau dans sa main, et je vis comme un rubis minuscule, au coin de l’oeil, fixe maintenant, apparaître une goutte de sang. (…) »

Fable: "La caille et la perdrix"

11 mars 2007 at 15 h 20 min

Voici un texte extrait des « Fables » (publié en 1777) de Jean Jacques François Marin Boisard (1744-1833), fabuliste français.
Il s’agit d’une jolie fable ayant pour thème les discussions d’une caille et d’une perdrix. La caille essaie de convaincre cette dernière que le seul moyen d’ échapper aux terribles dangers qui l’attendent si elle reste est de migrer avec elle vers d’autres pays.

La caille et la perdrix

La terre avait perdu les riches ornements
Dont la blonde Cérès avait paré les champs.
Forcés d’abandonner leurs champêtres asiles,
Les perdreaux dispersés se croisaient dans les airs ;
Mille et mille ennemis divers
Poursuivaient à l’envie les pauvres volatiles.
Mère perdrix dans ce revers
Se promenait toute éplorée,
Appelant par ses cris sa famille égarée :
Abandonnez ces lieux à leurs maître pervers,
Dit une jeune caille, et par delà les mers,
Venez ainsi que nous chercher une patrie,
Où nous puissions du moins conserver notre vie.
L’esclavage et la mort dans ces champs dévastés,
Nous poursuivent de tous côtés…
Entendez vous gronder le tonnerre de l’homme,
Qui retentit sur les coteaux !…
Et son lâche ministre, instrument de nos maux,
Le chien, le voyez vous qui rampe sur le chaume !…
De notre seul refuge on a su nous priver !
Des griffes de l’autour qui pourra nous sauver ?
Hélas ! quand  nous pourrions échapper à la force,
Qui nous garantira d’une perfide amorce ;
Et comment nous soustraire à ces lâches filets
Dont nous couvrent la nuit nos ennemis secrets ?…
Croyez moi, ma voisine, imitons l’hirondelle,
Elle vient de quitter ce solide palais
Qu’elle avait sur le roc construit à si grand frais,
Et pour bâtir au loin fend l’air à tire d’aile.
Le Rossignol, jadis la gloire de nos champs,
Dont les humains jaloux admiraient les accents,
Fut lui-même forcé par leur ingratitude
D’abandonner sa solitude :
Et nous, vil peuple hélas!sans faire aucun effort,
Sur ce chaume rasé nous attendrons la mort !…
Quel climat n’a jamais habité la misère,
Reprit la tendre casanière ?
Croyez que dans tous les pays
On trouve des autours ou l’on voit des perdrix ;
La trahison, la force ont par toute la terre,
Sans doute, à la faiblesse par tous temps fait la guerre.
Vous ne connaissez pas encore tous nos maux ;
Je prévois de plus grand fléaux.
Nous avions jusqu’alors au moins la subsistance ;
Les trésors de Cérès des avides humains
Remplissent désormais les vastes magasins ;
Avec l’hiver hélas ! la famine s’avance !
J’ai déjà vu ces jours d’horreur,
Dont l’automne est l’avant coureur !…
De neige et de glaçons la terre était couverte ;
La nature fermant son sein,
Refusait aux oiseaux jusqu’au moindre grain ;
Les éléments semblaient conspirer notre perte…
Par bonheur, à l’hiver succéda le printemps ;
Je vis bientôt renaître (et même dans des champs
Stériles jusqu’alors) des moissons abondantes :
Je vis croître en tous lieux des forêts verdoyantes,
Dont le soleil d’été, propice à nos souhaits,
Jaunissait par degrés les fertiles sommets ;
Le chaume nous donna le couvert et le vivre ;
La chaleur sous nos toits n’osa plus nous poursuivre ;
Et le bonheur revint habiter les guérets.
On oublia bientôt la peine et la tristesse,
Pour se livrer à la tendresse.
Je fus mère dix fois (je dois m’en souvenir)
Dans ces champs dont en vain vous voulez me bannir.
Quel qu’en soit le danger, quelques maux que j’endure,
Je ne puis les quitter sans que mon cœur murmure.
J’ose encore me flatter que de nouveaux zéphyrs
Ramèneront la paix l’amour et les plaisirs ;
Et tant que j’en aurais l’espérance chérie,
Rien ne peut m’arracher au sein de ma patrie.

Jean Jacques François Marin Boisard, « Fables » (1777)

sculpture de Rene Floch

11 mars 2007 at 15 h 20 min

Jean René Floch est un chasseur breton, membre du club national des bécassiers. C’est aussi un artiste amateur qui a réalisé de nombreuses sculptures sur bois.
Vous pouvez admirer quelques unes de ses oeuvres (notamment des bécasses en bois peint) exposées sur son site:
http://jeanrenefloch.monsite-orange.fr/index.html

A ma demande, ce dernier a bien voulu réaliser une sculpture en bois peint représentant une caille des blés, que je trouve très réussie.

Sculpture caille