Jean Jacques Brochier, "Anthologie du petit gibier"

12 mars 2007 at 9 h 16 min

J’ai écrit en introduction de cette rubrique, que les livres récents abordant le sujet de la chasse à la caille étaient peu nombreux, et que pour cette raison je me référerais fréquemment à d’anciens ouvrages du 19eme siècle.
Voici pourtant l’exception qui confirme la règle.
Jean-Jacques Brochier (1937,Lyon- décédé le 29 octobre 2004 à Paris) est un journaliste et écrivain français. Ce dernier a été le Rédacteur en chef du Magazine littéraire de 1968 à 2004.
Chasseur passionné, ce dernier est également l’auteur de plusieurs ouvrages cynégétiques. Il à également publié en 1995 une très intéressante « Anthologie du petit gibier ».

anthologie du petit gibier, jean jacques brochier

Plusieurs espèces de ce gibier qu’on dit « de poche » sont abordées: alouettes, merles, grives, tourterelles…
Un chapitre complet est consacré à la caille(pages 65 à 83). L’auteur y présente quelques uns des textes les plus marquants concernant l’oiseau (Oberthur, Toussenel, Diguet…), ainsi que d’anciennes recettes de cuisine expliquant comment on doit l’accommoder. Le tout est magnifiquement illustré par de nombreuses gravures anciennes. Une vraie réussite…

Gravures, dessins et lithographies

11 mars 2007 at 19 h 00 min

J’aime depuis toujours les gravures et les livres anciens. L’idée de rassembler un maximum de représentations sur le thème de la caille et de sa chasse est venue progressivement. Un défi pas évident à relever, sachant leur relative rareté (hormi celles, parfois très belles d’ailleurs, réalisées par des naturalistes).
C’est là qu’ont commencé mes recherches… J’ai rassemblé ci dessous le résultat (loin d’être définifif).
Toutes les contributions sont les bienvenues: n’hésitez pas à me faire parvenir par email des photos de gravures, lithographies, dessins, sur ce thème.

gravure la caille, r guinot, chasse petit gibier

La migration et ses dangers

11 mars 2007 at 16 h 10 min

Il n’était pas possible de parler de la caille des blés, sans aborder de façon spécifique le sujet de sa migration. Cette dernière reste en effet auréolée de son mystère, tout comme celle de la bécasse ou la palombe.
On trouvera bien sûr dans cette rubrique des données concernant son déroulement, d’après l’état actuel des connaissances scientifiques sur le sujet.

J’ai également voulu aborder le sujet des dangers liés à cette migration. De nombreux oiseaux meurent en effet au cours de la traversée. Noyade dans la mer, prédateurs, phares… : les dangers sont nombreux.
Comme ont peut le deviner, le principal danger reste toutefois l’homme lui même. Il y a la chasse bien sûr, mais il apparaît vite que cette dernière, assez réglementée en Europe, ne constitue qu’une infime partie de la mortalité des oiseaux.
Toute une série de textes et de gravures que j’ai essayé de rassembler ici, montrent l’ampleur, quasi industrielle parfois, des prélèvements effectués sur cette espèce lors des dernières décennies, ainsi que les moyens utilisés pour la capture des oiseaux.

caille, F.Berille

Cochon d’arrêt

11 mars 2007 at 16 h 07 min

En parcourant internet, je suis tombé sur cette très belle et étonnante gravure anglaise du 19eme siècle intitulée « A pig pointer ». L’image représente une truie agenouillée à l’arrêt devant un groupe de petits oiseaux (vraisemblablement des cailles), tandis qu’un pointer patronne à ses côtés. Cette gravure retrace une anecdote qui serait arrivée à Mr Richard Toomer, garde chasse à New forest (Hampshire).
Ce dernier serait en effet parvenu à dresser une truie à arrêter le gibier.

cochon d'arret

Gravure sur acier par Archer d’après un dessin de Bateman, vers 1840, 10 x 14 cm

Dans un ouvrage anglais (Anecdotes of Animals, Illustrated Edition par Percy J. Billinghurst, Dodo press, 2008), j’ai retrouvé la trace de notre cochon d’arrêt. Afin que le récit soit compréhensible, j’en ai réalisé une rapide et approximative traduction en français:
« Une jeune truie, plutôt grande et mince, se rendait souvent sur une propriété voisine ou un garde chasse élevait et dressait des chiots pointer. Elle mangeait et jouait fréquemment avec eux. Cela avait amené ce garde-chasse à penser, que puisqu’il avait dressé beaucoup de chiens aussi obstinés que des cochons, il pourrait peut être parvenir à en dresser un.
L’animal suivait les chiots à distance de la maison, et le garde chasse l’encourageait à s’éloigner encore plus en lui donnant de la farine d’orge, qu’il gardait dans l’une de ses poches. L’autre poche étaient remplie de pierres, qu’il jetait à la truie quand elle se conduisait mal.
Cette truie avait un caractère docile et et il commença à lui apprendre tout ce qu’il souhaitait grâce à un système de récompense et de punition. On les voyait fréquemment d’ensemble, et la truie explorait le terrain aussi régulièrement que ses pointers, arrêtant le gibier debout (elle avait un excellent nez) et travaillait aussi bien avec les autres chiens qu’un véritable pointer ne l’aurait fait. Quand elle arrivait sur l’émanation du gibier, elle ralentissait son trot, et redressait progressivement ses oreilles et sa queue, puis lorsqu’elle était enfin sure d’elle, elle s’agenouillait. Son arrêt était si ferme, qu’il lui arrivait fréquemment de rester ainsi cinq minutes, voire davantage. Dès que le gibier s’était envolé, elle revenait aussitôt vers son maître, et grognait très fort afin de réclamer sa récompense, si toutefois le garde chasse ne lui avait pas immédiatement donné sa farine d’orge. »

Faut il vraiment s’étonner de cela? Les porcs sont depuis très longtemps réputés pour leur excellent odorat, et étaient fréquemment utilisés pour la recherche des truffes.
J’ai découvert plusieurs cartes postales montrant des cochons truffiers intitulées « L’arrêt » (en voici une représentée ci-dessous), et qui semblent montrer que cette aptitude, à défaut d’être naturelle, n’est pas rare, ou peut être suscitée par le biais du dressage.

cochon en arret

Paolo Porpora, "Nature morte avec des cailles, un hibou et une échasse blanche"

11 mars 2007 at 16 h 05 min

Voici une magnifique et énigmatique peinture italienne, datant de 1656, et réalisée par Paolo Porpora (1617-1673). Cette dernière est intitulée « Nature morte avec des cailles, un hibou et une échasse blanche ». Ce tableau à été interprété comme étant une vanité: les papillons, les roses, les trois cailles, le crapaud, le hibou petit duc et l’échasse blanche symboliseraient la vie, l’amour, le pêché, la mort, et le salut.
La présence des cailles est sans doute une allégorie des plaisirs de la vie, et de l’amour. La caille est en effet un symbole d’ardeur amoureuse, de lascivité. Le fait que les oiseaux soient placés directement à côté des roses, elles aussi symbole d’amour, n’est probablement pas le fruit du hasard.
Cette oeuvre est exposée au musée du Louvre.

peinture italienne  vers 1656, Nature morte avec des cailles, un hibou et une échasse blanche, musée

Alexandre François Desportes

11 mars 2007 at 16 h 02 min

Alexandre François Desportes (Champigneulet 1661- Paris 1743) est un peintre français. Ce dernier est considéré comme un des fondateurs de la peinture animalière en France.

Alexandre françois desportes, portrait artiste

Peintre reconnu de son vivant, ce dernier à réalisé de nombreux tableaux sur le thème de la chasse pour Louis XIV, puis Louis XV. Ces derniers ont longtemps été exposés dans les demeures royales.
Alexandre François Desportes à laissé de nombreuses oeuvres qui sont aujourd’hui visibles dans plusieurs musées français (musée de la chasse, musée du Louvre, musée de Gien…).
Des représentations de cailles existent dans certaines de ses natures mortes, dont voici quelques beaux exemples:

Chien gardant du gibier auprès d'un buisson de roses

« Chien gardant du gibier auprès d’un buisson de roses » (1724)

nature morte avec un lièvre et des fruits

« Nature morte avec un lièvre et des fruits » (1711)

Un lievre, un fusil, des perdrix et autres oiseaux , placés en bas d'un rosier

« Un lievre, un fusil, des perdrix et autres oiseaux, placés en bas d’un rosier » (1720)

On peut observer de grandes similitudes dans la composition de ces deux tableaux (ci-dessus et ci-dessous). La disposition des pièces de gibier, le décor, est quasi identique.

Gibiers, fleurs, Fruits et un chien

« Gibier, fleurs, fruits et un chien » (1712)

détail tableau françois desportes

Détail au bas du tableau « Gibier, Fleur, fruit et un chien »

On peut remarquer le sens du détail de l’artiste et la finesse de ses représentations.

"Les chiens, le gibier et ses ennemis", éditions manufrance

11 mars 2007 at 16 h 01 min

« Les chiens, le gibier et ses ennemis » est un ouvrage qui a été publié par les éditions Manufrance en mai 1907 (Il n’a jamais fait l’objet de nouvelle publication).

Les chiens, le gibier et ses ennemis

Ce livre se veut comme une encyclopédie illustrée de la Chasse, et est richement illustré de gravures de P. Mahler. Elles sont accompagnées d’un commentaire d’une page sur l’espèce concernée, ou la race, rédigé sur papier transparent. Ce sont des pièces rares que les collectionneurs s’arrachent, en partie à cause des fameuses gravures. Certains ouvrages sont en effet démantelés et revendus par planche pour encadrement…

P. Malher réalise P.45 une magnifique gravure de caille des blés, ci-dessous reproduite, accompagnée de la planche de commentaire suivante:

Gravure caille, Manufrance

 Texte commentaire gibier manufrance

Boris Riab

11 mars 2007 at 16 h 00 min

Boris Riabouchinsky, dit RIAB, naît à Moscou le 1er novembre 1898 au sein d’une famille de la haute bourgeoisie.
Ce dernier fréquente les plus grandes écoles d’art de Moscou, avant d’être contraint, lui et sa famille, de fuir le pays peu après la révolution russe de 1917.

Boris Riab portrait

Après avoir voyagé à travers le monde, afin d’assouvir sa passion de la chasse et du dessin, il s’installe en France en 1927. Ce dernier fréquente les milieux artistiques de la capitale et continue de perfectionner son art. A partir de 1935, il signe ses tableaux d’une forme contractée de son nom: Riab, qui devient peu à peu son nom usuel.
Après le décès de sa première épouse, ce dernier quitte la capitale. Remarié peu après, il part s’installer en 1964 à Saint Vincent du Lorouër, ou il résidera jusqu’à sa mort en 1975.

Boris Riab, malgré ses grand talents de peintre animalier, est un artiste qui est resté relativement méconnu de son vivant. Il a laissé une œuvre conséquente et représenté de très nombreuses espèces de gibier (Il s’était spécialisé notamment sur le gibier d’eau). Il est aujourd’hui reconnu comme l’un des plus grand peintre cynégétique du 20eme siècle, à l’égal de Danchin.

Voici quelques exemples de ses œuvres représentant des cailles.

Jean de Witt, Gibiers, cailles

Etude en noir et blanc, extraite du livre de Jean de Witt « Gibiers »

Compagnie de cailles

Aquarelle: Compagnie de cailles dans un champ de céréales

Aquarelle caille boris riab

Une autre magnifique aquarelle représentant des cailles

aquarelle cailles, riab

Groupe de cailles dans un champ de maïs (Aquarelle)

A noter que les photos des deux aquarelles ci dessus sont extraites de l’ouvrage « RIAB » du Docteur Jacques Bourdon (éditions Montaut), et ont été publiées avec l’aimable autorisation de Mr Denis Montaut.
Ci dessous le site de la Galerie Montaut ou l’on peut admirer de nombreux retirages contemporains de l’oeuvre de Riab:
http://www.montaut.com/riab/accueil.html

boris riab etude de cailles

« Etude de cailles », Aquarelle gouachée, 21,5 x 30 cm

etude cailles riab

Magnifique aquarelle représentant une étude de cailles des blés. Oiseaux se faufilant au sol, en vol, atterrissage: toutes les facettes de sont représentées avec un grand souci de réalisme.

Riab,groupe de cailles

Jolie représentation d’un groupe de cailles se faufilant dans les herbes extraite de l’ouvrage d’Eugène Goussard « Gibiers et nuisibles ». Riab a souvent réalisé des illustrations pour des ouvrages ou des revues cynégétiques.

buvard publicitaire biscottes l'angevine

Dessin figurant sur un buvard publicitaire édité par les « biscottes l’angevine » vers 1950. Le groupe de cailles est représenté dans le style tout à fait caractéristique de l’auteur. On remarquera les discrètes initiales « BR » en coin

chasses en gascogne, corbières et autre lieux

Illustration extraite de « Chasses en Gascogne, Corbières et autres lieux »(Jean Castaing).

Enluminures médiévales

11 mars 2007 at 16 h 00 min

Les enluminures sont des peintures ou des dessins exécutés à la main, destinés le plus souvent à décorer ou à illustrer un ouvrage manuscrit. Il peut s’agir de lettrines, miniatures, ou de dessins réalisés sur une page complète. Ce genre est apparu vers le VIIeme siècle et à connu son apogée lors de la période romane. Il à perduré jusqu’au 16eme siècle, moment ou sont apparus l’imprimerie et la gravure, ce qui à conduit à sa quasi disparition.
Pour des raison de préservation, et cela pendant bien longtemps, seuls les chercheurs ont pu admirer ces oeuvres. Les nouvelles technologies ont permis de démocratiser leur accès. Le CNRS a mis en ligne les reproductions numériques d’enluminures contenues dans 4000 manuscrits médiévaux. Il est désormais possible de consulter directement plus de 80000 images, et même d’effectuer des recherches thématiques précises.

http://www.enluminures.culture.fr/documentation/enlumine/fr/

Certains manuscrits ont également été mis en ligne par la Kongelige Bibliotek (Danemark), la Koninklijke Bibliotheek, le Museum Meermanno (Pays Bas), et the Aberdeen University Library (Ecosse).
Après recherches, j’ai rassemblé ci-dessous quelques enluminures représentant des cailles. Les dessins sont souvent d’aspect rudimentaires, et il faut parfois beaucoup d’imagination pour identifier l’espèce… Leur style, si particulier, leur confère cependant une grande beauté. Ces enluminures sont classées par ordre chronologique (Depuis le 12eme jusqu’au 16eme siècle) ce qui permet de constater la progression du dessin.
On peut mesurer grâce à elles le long chemin parcouru, en matière de représentations d’oiseaux, jusqu’aux dessins ultra réalistes des naturalistes du 19eme et du 20eme siècle.

Enluminure caille

detail aberdeen bestiary

Extrait aberdeen bestiary, « Liber de bestiarum natura », 12eme siècle, origine Angleterre, Aberdeen University Library

Opuscula

caille, opuscula

Extrait manuscrit « Opuscula », vers 1225-1232, BNF

cailles traversant les mers, De Medicina animae

Intéressante enluminure représentant des cailles en train de migrer au-dessus de la mer, « De medecinae animae », Milieu 13eme siècle, BNF

caille, Expositiones vocabulorum Bibliae

Enluminure extraite « Expositiones vocabulorum Bibliae », fin 13eme siècle, BNF

Page Bestiarius, 14eme sièclecaille, Bestiarius, 14 eme siècle

Manuscrit « Bestiarius », vers 1300, origine Angleterre, Kongelige Bibliotek, Danemark

Enluminure caille

Manuscrit de la Hague, 1350, Koninklijke Bibliotheek, Pays Bas

Cailles dans les herbes, De Proprietatibus rerum

Cailles dans les herbes, « De Proprietatibus rerum », avant 1416, BNF

page extraite du Livre des Propriétés des Choses

Une caille et ses petits, Livre des Propriétés des Choses

Extrait manuscrit « De proprietatibus rerum », de Barthelemy l’anglais, vers 1450, BNF

Enluminure caille

caille extraite bestiarium, 1450

Manuscrit « Bestiarium », 1450, Museum Meermanno, Pays Bas

double page extraite de Heures à l usage de Rome

double page extraite Le livre des proprietes des choses

Caille, Heures à l'usage de Rome

Pages extraites du Manuscrit « Heures à l’usage de Rome », vers 1510-1525, BNF

Cailles, Le livre des proprietes des choses

Enluminure extraite du « Livre des proprietes des choses », 1547, BNF

François Nicolas Martinet

11 mars 2007 at 15 h 59 min

François Nicolas Martinet (1731- vers 1790) est un peintre et dessinateur Français. Spécialisé sur les oiseaux, ce dernier a illustré les ouvrages de plusieurs ornithologues de la fin du 18eme siècle. Il a notamment collaboré à « l’histoire naturelle des oiseaux » de Buffon, et à l’encyclopédie de Diderot et D’Alembert.
Ce dernier publie entre 1773 et 1792 un remarquable recueil intitulé « Histoire des Oiseaux Peints dans Tous Leurs Aspects Apparents et Sensibles ». Ce dernier comprend pas moins de 200 gravures. Martinet est un des premiers artistes a essayer de représenter de façon réaliste les oiseaux, en tenant véritablement compte de la taille et des proportions.
La gravure ci-dessous est extraite de cet ouvrage. On peut remarquer qu’elle est signée Martinet Fils. Il pourrait s’agir de l’un des fils de l’auteur, Aaron Martinet (1762 – 1841).

caille, histoire des oiseaux

La caille mâle

caille

Autre gravure en couleur, extraite de « L’Histoire naturelle de Buffon » (1780)