Les prélèvements de cailles en France

15 juin 2007 at 21 h 07 min

La chasse de la caille est pratiquée dans cinq pays de l’Union européenne: France, Espagne, Grèce, Italie et Portugal. Sa chasse est interdite dans tous les autres pays .
JC Guyomarc’h l’un des spécialistes mondiaux des l’espèce estime les prélèvements dûs à la chasse dans l’union européenne à 2 152 000 individus. On peut toutefois remarquer qu’à lui seul le tableau espagnol représente 60 % de ce total.

cailles au printemps

Les dates d’ouverture de la chasse de la caille en France sont souvent trop tardives dans de nombreuses régions, et ne permettent pas de les chasser lorsqu’elles sont encore présentes. Dans plusieurs départements ces dates correspondent à l’ouverture générale qui a lieu parfois fin septembre!
Une étude datant de 1999 montre qu’au cours de cette saison la seulement 7,4 pour cent des chasseurs français ont prélevés des cailles, avec une moyenne de 3,1 oiseaux chacun (soit un total de 340000 oiseaux). Cela place la caille au 14eme rang des espèces prélevées en France, soit à peine 1 pour cent du tableau national.
Comment s’en étonner lorsque certains chasseurs doivent attendre l’ouverture générale à la fin du mois de septembre pour pouvoir les chasser? Il est évident qu’à cette période la, la migration touche à sa fin, quant elle n’est pas terminée dans de nombreux départements.
Le problème a en partie été résolu dans certains départements du sud de la France grâce aux dates spécifiques d’ouverture de la chasse à la caille (dernier week-end d’août), qui permettent de la chasser dans de bonnes conditions. Les chasseurs qui y participent sont tenus de remplir des carnets de prélèvements. Il est toutefois dommage qu’aucun PMA (prélèvement maximum autorisé) n’ait été instauré concernant la caille.
On peut malheureusement regretter la diminution de cette espèce sur l’ensemble du territoire depuis les années 50 en raison du machinisme agricole et des traitements phytosanitaires. Même dans les endroits ou les oiseaux semblent encore abondants, les effectifs n’ont plus rien à voir avec ceux du début du siècle. Les différentes études réalisés par L’ONFCS au cours des saisons de chasse 1974-1975, 1988-1989, 1998-1999 montrent une baisse continue des prélèvements. Entre 1974 et 1998, les prélèvements ont été réduits par 4, voire davantage (de 104500 oiseaux prélevés en Haute Garonne en 1974-75 à 24900 en 1998-99).
Cette citation d’Eugène Blanchet (« Queue, tête, Pan! ») laissera plus d’un chasseur rêveur: « Hélas, à quoi attribuer leur absence à l’ouverture depuis un certain nombre d’années? Il y a dix ans encore (vers 1940), je me rappelle un tableau de quarante-deux cailles le lundi de l’ouverture. » Les quelques chasseurs spécialisés ne peuvent aujourd’hui espérer pratiquer de tels prélèvements que sur l’ensemble d’une saison.
Il faut cependant préciser que même si les effectifs de caille tendent globalement à diminuer, ces derniers varient énormément d’une année sur l’autre. Ainsi beaucoup de chasseurs se souviennent des saisons 1997-1998 et 2005-2006 comme des années record en densité de cailles. Ces années exceptionnelles sont parfois suivies de crûs très médiocres. On semble assister ces dix dernières années à une stabilisation, voire à une légère remontée des effectifs. Est ce dû à la disparition progressive des produits phytosanitaires les plus agressifs?

En France les meilleures densités se trouvent sur la rive gauche de la garonne.
C’est en Haute garonne (Lauraguais) que s’effectuent les plus grands prélèvements en France (24900 oiseaux prélevés en 1999). D’autres départements voisins comme le sud du Tarn et Garonne (14000 oiseaux prélevés), le Lot et Garonne (14300 oiseaux prélevés), le Gers (18600 oiseaux prélevés), les Hautes Pyrénées (16200 oiseaux prélevés) bénéficient également de bonnes densités. A noter les département de la Drôme (14100 oiseaux prélevés), des Charente (14700 oiseaux prélevés),et surtout la Charente maritime (20000 oiseaux prélevés), qui se situe en seconde position en matière de prélèvements au niveau national. Localement, certaines zones de moyenne montagne peuvent également être favorables. Les herbus du Mont Saint Michel sont également connus depuis de nombreuses années pour leurs très bonnes densités en caille des blés.

On peut regretter qu’il n’existe pas à l’heure actuelle d’étude globale plus récente, et plus détaillée des prélèvements. Les dernières études effectuées par l’ONFCS ont été pratiquées avec 10 années d’écart… Quelques études plus récentes ont été réalisées à l’échelle d’un département (Lozère par exemple), mais leur caractère très local ne permet pas d’apprécier l’évolution de l’espèce. Autre problème: la présence des cailles varie fortement d’un territoire à l’autre et d’une année sur l’autre. Elle diffère selon la topographie, les types de cultures et nécessite une analyse fine, commune par commune afin de rendre compte des densités.
(voir carte, Source site ONCFS)

carte prelevements caille France (ONFCS)